La poésie pour dédramatiser le quotidien

A Valenciennes, la Conférence Saint Thérèse de l’Enfant Jésus travaille à rendre à chacun son âme d’enfant. Muriel Verstichel anime pour cela un atelier poésie.
« La Providence met des poètes dans les sociétés qui tombent comme elle met des nids d’oiseau dans les ruines ». Cette citation d’Ozanam anime Muriel Verstichel lorsqu’elle parle de son travail en atelier poésie. Qu’ils aient 5 ou 80 ans, elle amène ses « élèves » à trouver le geste de l’écriture et le chemin des mots. « Il ne s’agit pas de parler de soi mais de dire ce que l’on a du mal à exprimer et ainsi de dédramatiser le quotidien ». Muriel pratique la poésie depuis 30 ans. Elle sait débusquer dans l’écriture les mots trop durs à dire et trop lourds à entendre, car dans ses ateliers, on lit à haute voix. « Notre travail est tourné vers l’espérance, c’est la dynamique de l’atelier. S’il le faut, nous prolongeons l’écriture par l’art plastique, panneaux, collage etc…, cela aide à retrouver son âme d’enfant. » De l’âme d’enfant à la découverte d’une présence mystérieuse il n’y a qu’un pas. « Ca vient bien de quelque part et ca nous emmène vers Quelqu’un » disent certains, émerveillés par les mots qu’ils trouvent, par la poésie qui jaillit.
C’est là qu’intervient le miracle de la poésie faite de « mots de tous les jours qui ne sont jamais les mêmes » comme le dit Paul Claudel. Muriel Verstichel au cours d’une mission vincentienne au Cameroun a découvert l’universalité de cette quête de la beauté, de la vérité, de soi-même en côtoyant un autre atelier d’écriture « l’arbre qui s’éveille ». Elle conclut : « quand on perd la lettre, on perd l’esprit ». C’est là tout l’enjeu de l’action au sein de sa Conférence.