
Une étudiante libanaise en stage à Lorient
« Christina Merhej, jeune étudiante libanaise, terminait cette année son master 2 de physique et électronique, et devait, pour valider sa dernière année, faire un stage de 4 mois dans une université étrangère. Elle a choisi l’UBS, et étant Vincentienne, elle s’est présentée à nous et a participé activement, et avec une bonne humeur communicative, au service de la conférence de mars à juillet.
Avant de partir, elle nous laissé un petit rapport sur ce qu’elle a vécu dans notre conférence, en faisant un parallèle avec le fonctionnement de la sienne.
Yves LE COROLLER, président de la conférence de Lorient
« Je me permets de partager avec vous mon expérience au sein de la Société de Saint Vincent de Paul. Je suis bénévole à la Conférence Saint Georges Dekwaneh, à Beyrouth, au Liban.
Nous sommes une cinquantaine de bénévoles et notre mission se répartit en différents genres de travail : spirituel, loisirs, et travail sur le terrain. Le plus fondamental est de faire la visite dans les familles et leur assurer les médicaments car au Liban l’assurance sociale n’est pas pour tout le monde et il n’y a pas d’aides pour les personnes en retraite. On leur offre également de la nourriture, et on réalise aussi des camps d’été pour les enfants mal aisés qui ne peuvent pas aller dans des camps spécifiques.
Durant mon séjour pendant 4 mois au sein de la Conférence de Lorient, en étant stagiaire à l’UBS pour terminer mes études, ce qui m’a marquée le plus était la souffrance des gens de la solitude. J’ai rencontré la misère des immigrants qui ne peuvent pas même communiquer ne connaissant pas la langue. Ces immigrants en nombre faible par rapport à la population française ne sont pas facilement acceptés par la société et ne trouvent aucune structure officielle pour les accueillir matériellement à leur arrivée. Sans argent, sans logement, ils se dirigent vers les associations, dont la Conférence Saint Vincent de Paul et l’Accueil de jour Béthanie, demandant toutes sortes d’aides.
Au Liban le nombre d’immigrants dépasse ces jours les deux millions pour une population Libanaise de 6 millions d’habitants. Ils demandent des associations des aides timides puisque l’immigration est organisée officiellement de longue date, de sorte qu’ils sont pris en charge par des organismes officiels tels que l’Etat, l’ONU, etc. Pourtant, ils demandent toujours l’aide de la Conférence.
Ici, à Lorient, les gens peuvent être aidés par plusieurs associations pour la nourriture, et donc la Conférence aide aussi, tout au long de l’année pour la nourriture, mais seulement en dépannage, alors qu’au Liban on n’est aidé par aucune autre association : on fait des quêtes alimentaires mais on ne peut les faire que durant juste un mois précis, Janvier, et ce qu’on recueille est distribué aux familles les plus démunies. On se réunit une fois par semaine pour discuter les nouvelles de nos familles, des retraites spirituelles et des activités à faire.
Ce que j’ai aimé a Lorient est que les gens peuvent se débarrasser de cette solitude grâce aux rencontres qui se font à l’accueil, le mardi et le samedi où ils peuvent sortir de leur solitude et être capables de communiquer avec d’autres personnes, de même que pendant les ateliers des mardis, mercredis et jeudis, qui leur permettent d’améliorer des capacités et passer le temps. Et, bien sûr, il y a les visites à domicile.
Ce que je peux dire, c’est que faire la mission et aider les pauvres dépend des situations des pays, de l’environnement, mais enfin c’est le même acte d’amour qui s’offre, aimer l’autre sans demander qui et quoi. »