Nous sommes d’Eglise, toujours; Prière et spiritualité; Centenaire de notre autonomie

Nous sommes d’Eglise, toujours
Je perçois aussi, en certains endroits, un certain détachement injustifié de l’Église, peut-être dû à d’éventuels problèmes locaux qui pourraient générer une certaine limitation spécifique.
Mais cette attitude n’est pas appropriée. Nous sommes d’Eglise dans toutes les situations, “dans la maladie ou dans la santé, dans la joie ou dans la peine”, comme si nous étions un couple marié. Nous devons soutenir l’Église dans les moments délicats et dans les attaques qu’elle subit de la part des médias et des idéologies politiques contraires à l’Évangile ; en même temps, nous célébrerons avec l’Église les moments de joie, de progrès et de conquête.
Nous avons toujours été liés à l’Eglise et nous ne pouvons pas renoncer à nos origines.
Il n’est donc pas possible de rendre la pratique des sacrements ou des dogmes flexible ou contemporaine, car, si nous sommes d’Église, nous devons défendre tout ce qui nous unit à Dieu à
travers le magistère de l’Église.
Nos Règles, statuts, décisions, textes institutionnels et manifestations publiques doivent toujours être en accord avec la
belle foi catholique, ses préceptes et ses fondements.
Être Vincentien, c’est être d’Église. La SSVP ne peut pas être emportée par des modes ou des pensées séculières contraires aux enseignements de Jésus, de la Sainte Eglise et du
Saint Pape.
De la même façon, doit être notre relation, notre proximité et notre étroite collaboration avec la Famille Vincentienne, dont nous faisons partie et dont nous dépendons pour nous renforcer.
Pour la “Journée Mondiale des Pauvres 2020”, le Conseil Général International proposera au Comité Exécutif International de la Famille Vincentienne d’entreprendre des actions conjointes en faveur de l’Eglise et des plus démunis.
Nous devons également apporter notre soutien fervent au projet
“13 maisons”, qui vise à résoudre le problème des sans-abri par des mesures de soutien aux réfugiés dans le monde entier.
La SSVP doit être radicalement impliquée dans toutes les initiatives
de “Changement Systémique” qui améliorent l’éducation des personnes aidées, favorisent l’inclusion, recherchent un logement décent pour les pauvres et aident à trouver des emplois pour les
chômeurs.
Ensemble, la SSVP et le reste de la Famille Vincentienne, nous pouvons faire beaucoup plus pour les humbles !
Nous sommes une partie inséparable de la vie de l’Église. Par exemple, nous participons au “Dicastère du Vatican pour les laïcs, la famille et la vie”, en partageant leurs préoccupations et en menant des actions coordonnées.
La protection des mineurs est une question fondamentale pour l’Eglise, et la Confédération Internationale de la SSVP, alignée sur
l’Eglise, devrait adopter un protocole qui suit les principes annoncés par le Souverain Pontife dans la Lettre Apostolique du 9 mai 2019. En novembre dernier, les dirigeants de la SSVP se sont réunis à
Paris pour étudier la question et proposer des protocoles universels qui seront approuvés lors de l’Assemblée de Nairobi en juin prochain.
14 Les ” relations internes ” sont également très difficiles au sein de la SSVP. Le
thème est magistralement traité par le confrère Eduardo Marques dans le livre
“Réflexions vincentiennes sur les évangiles” (Madrid, Espagne, 2019), parrainé par
le Conseil national d’Espagne, qui apporte le message vincentien associé à la
liturgie dominicale.
15 ” Je veux vous demander que, malgré les scandales, les erreurs et les défections
de toutes sortes dont je peux être témoin dans le camp catholique, je n’abandonne
jamais la religion du Christ, car c’est la seule vraie “, écrivait Ozanam dans une
lettre datée du 1er septembre 1853, pour dire au revoir à sa femme bien-aimée,
Amélie, sa compagne depuis 12 ans de mariage. Ozanam ajoute : ” Restez
toujours fidèle à la religion dans laquelle j’ai trouvé la lumière et l’amour. » Ce
passage se trouve dans le livre “Ozanam et ses contemporains” (Buenos Aires,
Argentine, 1951), écrit par Ambrosio Romero Carranza, au chapitre XXXIX (“Le
dernier voyage”).
16 L’importance de l’Eglise catholique pour la vie de la SSVP est bien décrite dans le
livre “Le centenaire de Frédéric Ozanam” (Paris, France, 1914), écrit par le
Président Général Paul Calon. Dans cette publication, nous soulignons
l’importance de bonnes relations avec les papes, les cardinaux, les évêques, les
prêtres et les autres autorités catholiques.
Prière et spiritualité
Il est bien connu que les membres des Conférences Vincentiennes sont des personnes de valeur qui cherchent la transformation de la réalité sociale à travers des actions caritatives qui peuvent aider les frères et sœurs dans le besoin à surmonter leur détresse, à conquérir une vie meilleure.
Cette action louable ne peut être réduite à un simple activisme social, ni au don de biens matériels, de nourriture, de vêtements, de médicaments et d’ustensiles ménagers.
Tout cela est fondamental et nous ne pouvons jamais interrompre ce type de soutien social tant qu’il y a une personne sans espoir. Cependant, nous ne pouvons pas négliger l’aspect spirituel33 de notre Société, tant dans la question de l’évangélisation des assistés, que dans l’amélioration spirituelle 34 des membres et des membres en route pour le Paradis 35.
La prière quotidienne et communautaire, l’assistance à la messe, la lecture et la méditation de l’Évangile, la vie sacramentelle en plénitude et la recherche du salut doivent être au cœur de
l’activité de chaque membre et comme nous l’ont appris nos fondateurs.
Les œuvres de miséricorde sont un déploiement naturel de cette véritable “immersion spirituelle” dans le Seigneur.
Réconcilier ces deux dimensions (matérielle et spirituelle) est
primordial pour atteindre nos objectifs sur cette terre.
Par conséquent, j’exhorte tous les Vincentiens du monde entier à faire davantage confiance en la Providence divine et à demander à Dieu de les inspirer pour résoudre les conflits et surmonter les
problèmes.
Remettons entre les mains du Seigneur notre avenir, l’avenir de la SSVP et l’avenir du peuple servi par la charité vincentienne.
Que nous puissions parler davantage de bonté, d’amitié, de
justice sociale, de cordialité et d’amour entre les enfants de Dieu. Que nous soyons lumière pour tous, comme notre Seigneur Jésus-Christ nous l’a demandé.
Les Conférences prospéreront si la vie spirituelle du Vincentien est intense et exemplaire.
33 Nous trouvons toujours de nouvelles et fascinantes facettes sur Ozanam. Le livre
“Federico Ozanam” (Porto, Portugal, 1994), du confrère Alberto Filgueira Gomes,
est un ouvrage qui présente un Ozanam pieux, qui communie fréquemment et qui
a consacré au moins 30 minutes par jour à la prière et à la méditation avant de se
rendre à ses activités de travail. Nous vous recommandons la lecture de ce livre.
34 En ce qui concerne la spiritualité vincentienne, un livre très riche, par la
méditation d’articles bien écrits, est intitulé ” Laïcs vincentiens pour le troisième
millénaire ” (CEME, Salamanque, Espagne, 2003).
35 Pour en savoir plus sur la miséricorde divine, en regardant les passages bibliques
clés pour le charisme vincentien (comme la Parabole du Bon Samaritain et
d’autres), nous vous suggérons de lire le livre “Aimer la Miséricorde” (Pays-Bas,
2017) du Frère Wim Verschuren, CMM (branche appartenant à la Famille
Vincentienne)
Lettre Circulaire – 31 janvier 2020 – 16e Président Général – Renato LIMA DE OLIVEIRA 14
Centenaire de notre autonomie
En 2020, nous célébrons le centenaire de la déclaration du Vatican, signée par le Pape Benoît XV, qui donne la pleine autonomie à la Société de Saint-Vincent-de-Paul.
Elle est appelée la “Résolution Corrientes du Vatican” du 13 novembre 1920.
La déclaration a été émise après une consultation formelle, envoyée au Vatican par l’évêque de Corrientes, Argentine, dans le but de résoudre un conflit de propriété entre la Conférence Vincentienne et l’Église locale.
Après avoir analysé les faits de la procédure judiciaire, le Vatican a pris la position suivante : “Il y a donc, à côté des associations ecclésiastiques, au sens strict, érigées et dirigées par l’autorité
ecclésiastique, d’autres réunions de fidèles, établies en vue d’un but pieux, mais sous la puissance et le gouvernement des laïcs, simplement approuvées et louées par l’autorité ecclésiastique… Mais, en dehors de cette hypothèse comme l’association ne
tient pas son existence de l’Église et n’est point reconnue par elle, quant aux effets juridiques, elle n’est ni gouvernée, ni dirigée par l’autorité ecclésiastique, mais bien par les laïcs désignés dans
les statuts.
La Société de Saint-Vincent-de-Paul ou les Conférences Vincentiennes se distinguent ces derniers temps par leur notoriété et leur exemple “.
Il est à noter que la reconnaissance officielle de l’Église catholique au sein de la SSVP s’est faite beaucoup plus tôt, le 12 août 1845, par le Mémoire du Pape Grégoire XVI, qui approuvait les objectifs et
les méthodes de la Société, et définissait les diverses indulgences accordées aux membres.
Sur la base de ces déclarations de l’Église, la Règle Internationale de la SSVP établit ce qui suit : “La Société est juridiquement autonome dans son existence, sa constitution, son organisation, ses
normes, ses activités et dans son gouvernement interne.
Les Vincentiens élisent leurs dirigeants, et la Société gère son patrimoine librement, conformément à ses propres Statuts et à la
législation de chaque pays “.