Aide alimentaire
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La collecte alimentaire
L’aide alimentaire est un geste de solidarité qui vient se poser en réponse à 2 problèmes actuels majeurs intrinsèquement liés :
- un nombre croissant de personnes dans le besoin, dont certaines qui éprouvent des difficultés à se nourrir convenablement
- le gaspillage alimentaire
La collecte alimentaire est un moyen de lutter contre ces 2 fléaux et, parmi d’autres associations, la Société de Saint-Vincent-de-Paul en est un des acteurs majeurs en France.
La collecte alimentaire : définition
La collecte alimentaire consiste en la récupération d’aliments comestibles pour venir en aide aux personnes démunies, celles qui éprouvent des difficultés pour se nourrir. Bien souvent, il s’agit d’aliments invendus (date limite d’utilisation, surplus de stocks), car ils peuvent être récupérés à coût nul.
La collecte alimentaire est avant tout une réponse à un problème de précarité, qui empêche de nombreuses personnes de subvenir à leurs besoins primaires, en l’occurrence celui de se nourrir.
Les bénéficiaires sont tous dans des situations très différentes. Il n’existe pas de profil type et chacun a un parcours de vie qui lui est propre. Certaines personnes peuvent vivre seules, d’autres partagent leurs vies avec plusieurs enfants. Certains ont un toit tandis que d’autres sont sans-abri. Enfin, certains travaillent et d’autres sont sans emploi.
C’est dans les années 1980 que les collectes alimentaires ont commencé à être répandues en France, sous l’égide des banques alimentaires.
L’apparition de la collecte alimentaire en France : le contexte
Les raisons pour lesquelles les collectes alimentaires sont apparues sont diverses proviennent de 3 facteurs principaux.
La hausse de la précarité
Dans les années 1980, une forte hausse du chômage se produit. Alors que celui-ci touchait 3% de la population active jusque dans les années 1970, il avoisine les 10 % à partir du début de la décennie.
Ce chiffre est symptomatique d’une précarité qui a progressivement augmenté depuis la fin des années 1970 : pour la première fois, le plein emploi n’était plus et de nombreuses personnes furent mises de côté. Écartées à la fois professionnellement, elles l’ont ensuite été économiquement et socialement.
L’urbanisation
L’impact de cette précarité grandissante trouve un écho encore plus fort dans les sociétés urbanisées de la seconde moitié du XXe siècle. Avant cela, les Français vivaient majoritairement à la campagne et produisaient souvent de quoi subvenir à leurs propres besoins (cultures ou potager).
L’urbanisation a induit une plus forte dépendance alimentaire avec l’obligation d’acheter de la nourriture auprès de grossistes, en magasin. Dès lors, une personne qui ne pouvait pas se permettre d’en acheter se retrouve exclue et livrée à la faim.
L’économie de marché
Enfin, c’est aussi dans les dysfonctionnements de l’économie de marché qu’il faut voir une des causes de l’apparition des collectes alimentaires caritatives. Les cours des aliments et leur valeur sont conditionnés à la présence d’une certaine quantité sur le marché.
De fait, des aliments sont parfois retirés de la vente, voire jetés, pour ne pas voir leur valeur dégradée. Ce mode de fonctionnement a ainsi généré du gaspillage alimentaire de produits pourtant consommables. Parallèlement, au lieu de devenir des déchets alimentaires, ces produits ont ensuite constitué des premières réserves pour les collectes alimentaires.
Suite à ces différents problèmes, les collectes solidaires au bénéfice des plus démunis sont devenues de plus en plus fréquentes. Elles ont même fini par être institutionnalisées par des associations caritatives spécialisées : en 1984, la première banque alimentaire apparaît en France.
La collecte alimentaire aujourd’hui
Le contexte qui a vu l’apparition des collectes alimentaires est inchangé aujourd’hui : la précarité est de plus importante en France tout comme en Europe. Par exemple, en 2020, au sein de l’Union Européenne, 33 millions de personnes ne pouvaient pas bénéficier de repas de qualité tous les deux jours*. En France, en 2017, on comptait également près de 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté*.
Parallèlement à cette précarité, la réalité du gaspillage alimentaire est devenue de plus en plus tangible : 20 % des vivres produits dans l’Union Européenne ne sont finalement pas consommés*. Dans le monde, ce sont 1,3 milliards de kilos d’aliments comestibles qui sont jetés chaque année*. Au-delà de la pollution engendrée, c’est un problème éthique de gâchis que pose cette situation et la lutte contre le gaspillage devient une priorité, confirmée par le droit.
En effet, la Loi Garot de 2016 interdit aux enseignes alimentaires de jeter des aliments encore consommables. Elle impose aussi aux très grandes surfaces de distribuer les tonnes de denrées invendues (produits avec une date-limite de consommation proche, surplus de stocks) à des associations.
Symbolique, cette loi semble à la fois répondre à une triple problématique, qui fait l’activité des banques alimentaires : refus de la logique purement commerciale, interdiction du gâchis alimentaire et importance de l’entraide. Les banques alimentaires ont ainsi pris de l’importance et sont désormais réunies en tant que Fédération française des banques alimentaires, qui en regroupe 79.
Ces deux réalités, mises en parallèle, ont malheureusement favorisé l’essor des collectes alimentaires en France et en Europe, avec d’un côté un besoin : la précarité et une solution de l’autre : l’utilisation de denrées alimentaires non consommées.
Le fonctionnement des collectes alimentaires et le rôle de la Société de Saint-Vincent-de-Paul
La Société de Saint-Vincent-de-Paul a eu un rôle important dans les collectes alimentaires à travers la fondation des banques alimentaires en 1984, auxquelles ses bénévoles sont nombreux à participer aujourd’hui.
Les phases de collectes peuvent consister en de la récupération directement auprès des agriculteurs, des entreprises de l’industrie alimentaire ou des magasins alimentaires ou en des événements de collecte de denrées alimentaires dans ces mêmes magasins.
Pour collecter auprès des particuliers, les bénévoles organisent ou rejoignent des collectes organisées par les banques alimentaires à l’entrée des enseignes de grande distribution (hypermarchés, supermarchés). Ils sollicitent alors la générosité des donateurs pour des dons alimentaires.
La principale phase est la grande collecte annuelle, qui se déroule le dernier week-end de novembre auprès du grand public, sous l’impulsion des banques alimentaires. Sur 3 jours, chaque bénévole se place à l’entrée des grandes surfaces pour inciter les clients à faire un don et pour récolter des tonnes de produits alimentaires non périssables au profit des personnes en situation d’exclusion et de pauvreté.
Ce sont des produits secs qui sont collectés, conservés puis distribués aux personnes en situation de précarité alimentaire. Des aliments de première nécessité comme les féculents ou les conserves de légumes sont les dons alimentaires les plus courants, au contraire des fruits et légumes et des produits frais, qui périment plus vite.
Les denrées sont ensuite entreposées, triées et si besoin reconditionnées et la Société de Saint-Vincent-de-Paul met à disposition ses locaux et différents moyens logistiques. Elle peut ainsi approvisionner au mieux le territoire et la répartition des denrées non périssables collectées entre les différentes banques alimentaires.
Enfin, pour ce qui est de la distribution, la Société Saint-Vincent de Paul donne principalement des colis alimentaires aux personnes en situation d’exclusion au sein de ses locaux. Parfois, elle organise également des soupes populaires et des maraudes.
C’est donc généralement grâce à la générosité et au bénévolat que l’entraide peut s’illustrer en France à travers l’aide alimentaire aux plus démunis. C’est pour diffuser ces valeurs que la Société de Saint-Vincent-de-Paul se mobilise pour que les bénéficiaires puissent, à travers cette redistribution de produits de première nécessité, faire un premier pas vers une réinsertion durable et pleine d’espoir.
Vous pouvez soutenir nos actions en faisant un don ou en devenant bénévole à nos côtés.
*Source : Fédération française des banques alimentaires
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