Notre Histoire
La Société de Saint-Vincent-de-Paul est née d’un défi. Confrontés au climat antichrétien qui règne sur les bancs de l’université dans les années 1830, quelques étudiants de la Sorbonne s’engagent à répondre aux critiques en montrant que leur foi est agissante. Dans la capitale, marquée par la misère, ils se mettent au service des plus pauvres tout en poursuivant leur vie d’étudiant. Leur action est simple : ils pratiquent la visite à domicile à l’exemple d’une Fille de la Charité, Sœur Rosalie Rendu, bien connue du quartier Mouffetard, l’un des plus pauvres de Paris. Le leader de ce groupe est Frédéric Ozanam. À vingt ans, son charisme attire de nombreux jeunes qui s’engagent à sa suite. Pour organiser leurs actions, ils se répartissent dans ce qu’ils appellent des « Conférences de Charité » et ils se placent sous la protection de saint Vincent de Paul.
Formidable expansion
D’une poignée au départ, ils se retrouvent rapidement plusieurs milliers à Paris. Quittant la capitale pour vivre leur vie professionnelle, des étudiants créent des Conférences un peu partout en France puis à l’étranger : en Europe tout d’abord puis aux Etats-Unis, en Amérique latine et en Asie. Pour accompagner cette formidable expansion, Frédéric Ozanam et ses amis organisent ce réseau de charité qui devient la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Elle structure les liens entre les Conférences, édicte une règle (toujours en vigueur), établit des entités par pays. Aujourd’hui la Société de Saint-Vincent-de-Paul compte 800 000 bénévoles dans 45 000 Conférences réparties dans 150 pays.
Figures vincentiennes
Vincent de Paul : l’apôtre de la charitéFils de paysan des Landes, Vincent de Paul voit dans la prêtrise l’occasion d’une ascension sociale. En allant à Paris, il se met au service de Marguerite de Valois, ancienne reine au titre de son mariage avec le roi Henri IV. Il est chargé de distribuer ses aumônes aux pauvres. Il entre ensuite au service des Gondi, grande famille de France. Desservant les paroisses, visitant les villages, il découvre la misère des campagnes. Chargé d’assurer une présence spirituelle auprès des galériens, il mesure aussi l’urgence à être auprès des exclus. Il s’entoure de prêtres désireux de servir les pauvres et fonde la Congrégation de la mission, les lazaristes, qui s’étendra rapidement dans le monde. Son but : « suivre le Christ évangélisateur des pauvres ». La spiritualité de saint Vincent de Paul marque son temps. Il est déclaré saint en 1737 et patron des œuvres de charité. | |
Rosalie Rendu et les premiers bénévoles de la SSVPDans le Jura, la maison de la famille Rendu est un refuge pour les prêtres réfractaires, qui refusent de prêter serment à la Révolution. C’est dans ce contexte que se forge la foi de la petite Jeanne-Marie. À la mort de son père, elle quitte la maison pour le pensionnat et découvre le travail des Filles de la Charité. Elle entre au noviciat à 16 ans à Paris. De santé fragile, elle est placée dans la petite communauté du quartier Mouffetard, le plus misérable de la capitale. Elle prend le nom de Sœur Rosalie et se donne aux pauvres en allant les visiter chez eux. Elle ouvre une pharmacie, un dispensaire, une école, une crèche, un orphelinat. Devenue supérieure de sa communauté, elle insiste sur la prière qui précède l’action. Sa réputation dépasse le quartier et on vient chercher conseil auprès d’elle. Elle sera l’étincelle qui lancera Frédéric Ozanam et ses compagnons dans les Conférences de Charité. À sa mort en 1856, une foule immense accompagne sa dépouille. Le Pape Jean-Paul II la proclame bienheureuse en 2003. | |
Frédéric Ozanam, fondateur du réseau de charitéFrédéric, c’est un peu le premier de la classe. Il réussit tout ce qu’il entreprend. Il étudie le droit puis les lettres et devient professeur à la Sorbonne. Il parle couramment plusieurs langues et a de nombreux amis. Il épousera Amélie dont, il aura une fille, Marie. Il est catholique et comme tout jeune étudiant, c’est un passionné. Pendant la première moitié du XIXe siècle, les débats font rage entre les courants athées et le catholicisme. À 20 ans, Ozanam dépasse ces débats d’idées et met sa foi en action avec quelques amis étudiants. À l’école de Soeur Rosalie Rendu, il se lance dans la visite aux plus pauvres dans un esprit proche de celui de saint Vincent de Paul : contemplation, action et organisation. Son groupe grandit à Paris puis se multiplie en France et à l’étranger. Placées sous la protection de saint Vincent de Paul, les petites équipes prennent le nom de Conférences de Saint-Vincent-de-Paul réunies au sein de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Il est déclaré bienheureux en 1997. | |
Louise de Marillac et les Filles de CharitéNée hors mariage, élevée par des sœurs dominicaines avec d’autres jeunes filles de la noblesse, Louise veut très tôt consacrer sa vie au silence et à la prière. Mais non seulement elle n’est pas acceptée dans le couvent auquel elle postule, mais son oncle tuteur cherche à tout prix à la marier. Elle épouse M. Legras, un écuyer royal, qui, gravement malade meurt prématurément. Veuve, mère d’un enfant, en pleine dépression Louise est illuminée le jour de la Pentecôte 1623 par un appel à servir les pauvres. Elle rencontre Vincent de Paul alors qu’il a déjà fondé la Congrégation de la Mission. Celui-ci l’invite à participer avec lui à des œuvres de charité et quelque années plus tard il en fait sa collaboratrice. Vincent de Paul n’attend pas d’elle qu’elle aille plus loin mais elle, témoin de la générosité de nombreuses femmes qui veulent donner leur vie pour les pauvres, se fait insistante auprès de Vincent de Paul pour les regrouper dans une communauté. Dix ans après sa vision de la Pentecôte 1623, elle fonde les Filles de la Charité. Elle est déclarée sainte par l’Eglise en 1934. | |
Pier Giorgio Frassati : modèle pour les jeunes bénévolesCe jeune italien de bonne famille a été un serviteur des pauvres discret. Son cœur s’ est ouvert très tôt à la détresse des ouvriers et des pauvres dans la ville de Turin, où habite sa famille qui ne partage pas sa foi. À sa propre initiative, puis à travers la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul, il visite les pauvres. Tourné vers le dépassement de soi, il a une passion pour les sommets montagneux qu’il gravit un a un. Il mène ses études à fond, envisage d’être prêtre, tombe amoureux, s’engage en politique contre le fascisme. Il meurt à 24 ans, frappé par la poliomyélite contractée lors d’une visite à un malade. Il est béatifié et déclaré patron des sportifs et des confréries par Jean-Paul II en 1990. |