Qui est Frédéric Ozanam ?
Homme aux idées novatrices pour son époque, Frédéric Ozanam a, toute sa vie, cherché à donner une vision sociale du catholicisme. Par la création de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, ses actions envers les plus démunis ne cessent de perdurer. Mais qui est réellement Frédéric Ozanam ?
L’enfance de Frédéric Ozanam
Né en 1813 à Milan, ville alors française, Frédéric Ozanam vit dans un environnement familial pieu. Sa mère, très tournée vers la religion, met au monde 14 enfants dont 11 meurent en bas âge. Frédéric Ozanam est le cinquième enfant de la fratrie. Son père, médecin de métier, donne de son temps pour soigner gratuitement les personnes dans le besoin. Nommé à l’Hôtel Dieu, il s’installe avec sa famille dans la ville de Lyon, où Frédéric fait sa scolarité.
Durant son adolescence, Frédéric traverse une période compliquée, se met à douter de lui-même et de son rapport à la religion. Sa rencontre avec l’Abbé Noirot redonne du sens à sa foi, il dit :
Je crus désormais d’une foi assurée et, touché d’un bienfait si rare, je promis à Dieu de vouer mes jours au service de la vérité qui me donnait la paix.
Son dévouement dans la lutte contre la pauvreté en témoigne. Au Collège Catholique de Lyon, il se découvre une véritable passion pour le journalisme et écrit régulièrement dans le journal de l’Abbé Noirot, L’Abeille Française. Étudiant brillant, Frédéric développe une facilité pour l’apprentissage des langues et devient, par la suite, polyglotte.
Création des Conférences de Carême
À Paris, Frédéric Ozanam entreprend des études de lettres et finit son doctorat en 1836. À une époque où le catholicisme est durement remis en cause, Frédéric est heurté par le climat sceptique qui règne dans le milieu universitaire. Avec l’aide de quelques étudiants de la Sorbonne, il s’engage à répondre aux critiques en montrant que sa foi est agissante.
Pour y parvenir, Frédéric adresse un courrier à l’Archevêque de Paris, pour qu’une personne de notoriété intervienne durant ces conférences. L’initiative est saluée et les premières Conférences de Carême naissent en 1834. Chaque année, des centaines d’étudiants se réunissent à Notre Dame de Paris pour participer aux Conférences de Carême.
Ozanam, fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul
Des actes de charité
Le 23 avril 1833, Frédéric Ozanam avec l’aide de quelques amis étudiants fonde la Société de Saint-Vincent-de-Paul qui deviendra par la suite l’association et l’organisme d’aide aux plus démunis que l’on connaît. Avec le soutien de sœur Rosalie Rendu, les Conférences se placent sous le patronage de saint Vincent de Paul, grand apôtre de la charité. Selon lui, ces actions, en plus d’être intrinsèquement liées au dogme religieux, donnent une image positive du catholicisme. En prenant part à un projet qui a du sens, les jeunes gens se retrouvent plus facilement dans les valeurs transmises par l’Église : tolérance, compassion, partage et gratuité du don. Des valeurs actuelles La Société de Saint-Vincent-de-Paul s’articule autour de 4 grands axes :
Mobiliser les moyens publics et caritatifs appropriés, à l’intention des personnes accompagnées. Et ce, dans une action le plus souvent inscrite au niveau géographique d’une paroisse, cellule de base de l’Église. Témoigner, dans le respect des consciences, de la présence de Dieu auprès de ceux qui sont aux “périphéries”. Promouvoir l’enseignement de l’Église sur le bien commun, la préférence donnée aux pauvres et l’écologie intégrale.
Solidarité, proximité, fraternité
Aider, sans discrimination aucune, tous ceux qui sont dans le dénuement pour que, grâce à une relation de confiance de personne à personne avec les bénévoles, ils retrouvent sérénité et dignité. Aujourd’hui comme hier, les bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul se nourrissent des valeurs qui guident leurs actions.
Solidarité: Dans une démarche de solidarité, les bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul transmettent “l’amour désintéressé pour autrui”. L’échange humain et la relation authentique prime sur l’aide matérielle.
Proximité: Pour comprendre l’autre pleinement, il est nécessaire de s’imprégner de son environnement. C’est pourquoi la Société de Saint-Vincent-de-Paul, œuvre auprès des personnes, localement.
Fraternité: Le soutien et l’entraide sont au cœur des équipes de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Cela permet de nouer des liens forts entre les personnes.
Subsidiarité: Les missions sont articulées en réseau dans les localités. Les bénévoles sont donc à l’initiative de chacune de leurs actions.
Enserrer le monde dans un grand réseau de charité
Cette œuvre se perpétue aujourd’hui à travers l’action des bénévoles qui s’engagent auprès des personnes seules et démunies Ozanam, précurseur de la question sociale Encore aujourd’hui, Frédéric Ozanam est perçu comme le précurseur de la doctrine sociale de l’Église. Fortement impliqué dans la lutte contre les inégalités économiques et sociales, il ne cesse de dénoncer le libéralisme et l’exploitation des plus faibles par le biais du journalisme et de son statut d’enseignant. Pour donner corps à ses idées et prouver qu’il est possible de changer la vision qu’a l’Église sur la question sociale, Frédéric fait le souhait de créer un « immense réseau de charité ». Le but étant de réaliser des actions sociales, en lien direct avec les valeurs chrétiennes. Aujourd’hui, son projet est ancré à travers le monde, et plus de 800 000 bénévoles participent activement au recul de la solitude et de la pauvreté.
Agir auprès des plus fragiles
Pour y parvenir, la Société de Saint-Vincent-de-Paul œuvre en faveur des plus fragiles en leur apportant une présence et un soutien. Les actions des bénévoles s’orientent principalement vers les personnes victimes de solitude qu’elles soient âgées, jeunes démunies, sans domicile… Ces actes de charité font sens vis-à-vis des idées de Frédéric Ozanam : selon lui, il y a urgence à agir auprès des plus pauvres pour rompre la solitude. Cette pensée est, à l’époque, novatrice.
La vie de famille de Frédéric Ozanam
Au-delà de son investissement professionnel et spirituel, Frédéric Ozanam développe une vie de famille. De son union avec Amélie Soulacroix, naît en 1845, leur fille Marie. Dans les dernières années de sa vie, son mauvais état de santé le pousse à entamer un voyage en quête de guérison. Il fait une cure dans les Pyrénées, puis il passe à Biarritz et Bayonne pour obtenir des soins. Ensuite, il se rend en Espagne puis à Marseille et finalement en Italie. Il revient en France en 1853 et décède à Marseille à l’âge de 40 ans. Le 22 août 1997, Frédéric Ozanam est béatifié par le Pape Jean-Paul II au cours des journées mondiales de la jeunesse de Paris.
L’œuvre d’Ozanam, 190 ans après
Aujourd’hui encore, son œuvre s’étend dans de nombreuses villes de France et à travers le monde grâce aux réseaux de bénévoles, les “Conférences”. Dans la ville de Carcassonne, un quartier populaire porte le nom de Frédéric Ozanam, en hommage à sa vision de la charité. À Lille également, son nom a été donné à un lycée. La Société de Saint-Vincent-de-Paul agit aujourd’hui dans presque tous les départements de France métropolitaine. En outre-mer, le réseau initié par Frédéric Ozanam est actif en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane française, à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie.
En soutenant la Société de Saint-Vincent-de-Paul, vous suivez les pas de Frédéric Ozanam. Vous vous engagez aux côtés de nos bénévoles pour faire reculer la solitude et la pauvreté.