Créer ensemble pour tisser du lien

À Valenciennes (Nord), bénévoles et personnes accompagnées participent à des activités artistiques. Grâce à l’écriture et au dessin, chacun s’exprime et se reconstruit. Par Agathe Rodrigues, char­gée de contenu numé­rique

À Valen­ciennes (Nord), béné­voles et personnes accom­pa­gnées parti­cipent à des acti­vi­tés artis­tiques. Grâce à l’écri­ture et au dessin, chacun s’ex­prime et se recons­truit. 

Un atelier d’écri­ture

La fenêtre entrou­verte laisse entendre les conver­sa­tions des parti­ci­pants : la chaleur de ce mercredi de juillet n’a pas décou­ragé les personnes accueillies ni les béné­voles de l’équipe de Valen­ciennes (59).

Instal­lée dans le local, Marie, la ving­taine, en tee-shirt et jogging sombres, est affai­rée avec Cathe­rine, une béné­vole, à répa­rer le cadre de son Diamonds pain­ting : un dessin composé de petites pierres brillantes. Très fière, Marie le montre aux cinq personnes présentes, qui la féli­citent chaleu­reu­se­ment.

Une fois l’œuvre admi­rée, Muriel, prési­dente de l’équipe locale (Confé­rence) du Sacré-Cœur – Sainte-Thérèse, invite Marie à passer à l’ac­ti­vité suivante : l’écri­ture. Depuis trois ans déjà, cet atelier d’art et d’écri­ture parti­cipe à l’an­tho­lo­gie du festi­val fran­co­phone des Hauts-de-France.

Les deux femmes s’as­soient côte à côte pour travailler sur le thème de l’an­née : « L’école rêvée de demain ». Muriel propose des textes, éveille les esprits et rappelle qu’on peut aussi parler de l’école d’hier.

« S’ex­pri­mer, ça change la vie. »

Elle prend un peu plus de temps avec sa voisine qui souffre de troubles cogni­tifs. Marie a en effet besoin d’aide pour formu­ler ses pensées afin de pouvoir, elle aussi, écrire son texte. Elle s’ap­plique, et, quand des habi­tuées font une appa­ri­tion surprise dans le local, elle est heureuse de parta­ger sa produc­tion : « Je vais vous lire ma page ! »

Quelques minutes plus tard, les écri­vaines d’un jour sont fières de leurs textes. Elles discutent, se remé­morent des souve­nirs d’en­fance, joyeux ou plus diffi­ciles.

Écrire, dessi­ner… c’est une acti­vité impor­tante propo­sée par les béné­voles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Car, rappelle Muriel, en citant l’Évan­gile : «  L’homme ne se nour­rit pas seule­ment de pain. » Elle ajoute : « Avoir la capa­cité de s’ex­pri­mer, ça change la vie. »

Elle orga­nise ces ateliers chaque mercredi et les prolonge par des expo­si­tions à l’Ate­lier du Choco­lat de Valen­ciennes, au musée de l’Amour de Florence, et même au Japon.

L’écoute bien­veillante des béné­voles

À l’heure du goûter partagé, l’es­prit Vincen­tien se déploie : un véri­table moment d’ac­cueil et d’écoute, pour que chacune puisse dépo­ser ses souf­frances en toute confiance. Auprès des béné­voles, Marie, elle, a trouvé une oreille atten­tive et un accom­pa­gne­ment bien­veillant. Avec le temps, elle a noué une rela­tion forte avec tous les membres de l’équipe, un pilier main­te­nant indis­pen­sable dans son quoti­dien.

Avant de partir, elle glisse à Cathe­rine : « Tu me ramè­ne­ras un dégui­se­ment pour la soirée plage de vendredi ? » La béné­vole la rassure avant de l’étreindre une dernière fois et de la lais­ser partir, apai­sée par cette après-midi de partage.


Voir l’in­ter­view de Muriel

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