Dans la nouvelle boutique « les gens se sentent bien » 

À Saint-Victoret (Bouches-du-Rhône), les nouveaux murs de l’association regroupent boutique solidaire et aide personnalisée. Reportage. 

Sabine regarde fixe­ment les vagues figées sur la photo, visi­ble­ment un paysage breton. « J’hé­site. Tu n’au­rais pas plutôt une image de Marseille ? », deman­de‑t‑elle à une béné­vole qui s’af­faire à ranger des tableaux sous verre. Il est 10h ce vendredi, et cette habi­tante du quar­tier est venue faire un tour dans les locaux de la Société de Saint-Vincent-de-Paul à Saint-Victo­ret, à 20 km de Marseille. Depuis l’été dernier, l’as­so­cia­tion et ses 16 béné­voles ouvrent leurs portes trois fois par semaine au public.

« On reçoit prin­ci­pa­le­ment des personnes avec des petits moyens, et qui souhaitent faire des achats à moindre coût », explique Danièle Bertu­cat, prési­dente de la Confé­rence de Saint-François de Mari­gnane. Dans cet ancien entre­pôt de maté­riel élec­tro­nique, se mêlent désor­mais vête­ments pour femmes, hommes et enfants, dispo­sés sur des portiques bien distincts. De grandes armoires anciennes en bois renferment là des polars et des livres d’his­toire, ici des draps pliés. Une petite salle adja­cente dédiée à la déco­ra­tion complète ce grand maga­sin soli­daire, qui grouille de monde en cette fin de semaine.

Dans l’ar­rière-boutique, France et Nicole n’ont pas une minute à elles. « Les vête­ments, on en reçoit tous les jours. C’est super, mais ça donne du travail », souffle France dans un éclat de rire. Une à une, les pièces sont analy­sées précau­tion­neu­se­ment par les deux femmes. Les vête­ments en bon état seront ensuite lavés, repas­sés, et rangés en boutique. « On est une bonne équipe, on s’en­traide beau­coup et dans la bonne humeur, explique Nicole, en pliant la manche d’un petit pull blanc. Ici, les gens se sentent bien. »

Factures et nuitées en hôtel

En plus de la boutique, l’as­so­cia­tion propose des aides finan­cières aux personnes dans le besoin. « Cela peut aller du règle­ment d’une facture d’élec­tri­cité à un loyer, indique Danièle Bertu­cat. Voire au paie­ment de nuitées dans un hôtel. » Dans une grande pièce, située derrière la petite cuisine des béné­voles, est instal­lée aussi la Banque Alimen­taire, qui profite à 111 béné­fi­ciaires.

Sabine, d’un pas hési­tant, passe le pas de la porte. « Tu veux un café ?  », lui propose immé­dia­te­ment Danièle Bertu­cat. Deux chats tache­tés attendent, eux, d’être nour­ris. La prési­dente sourit : « Ici, tout le monde est bien­venu. »  

Marlène Panara, pigiste

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