Faire Halte à Brest, un abri pour reprendre son souffle
À Brest (Finistère), un lieu accueille les plus fragiles quand les autres associations sont fermées. Ouvert à tous, c’est bien plus qu’un simple endroit où faire une halte. Reportage.
Dès l’ouverture, les rires résonnent à la Halte-Accueil Frédéric-Ozanam. Ici, on dit simplement « la Halte » pour parler de cette Association spécialisée. Il est 9h, et les premières personnes accueillies arrivent pour partager le petit-déjeuner. Les bénévoles ouvrent les portes à tous, jusqu’à 17h, dans l’anonymat et l’inconditionnalité. Cet accueil de jour reçoit, depuis 1989, des personnes en grande précarité. À Brest, c’est le seul lieu ouvert les week-ends et les jours fériés.
Les premières heures permettent à chacun de se réchauffer avec un café et des sourires, de prendre des nouvelles des habitués et de faire connaissance avec les nouveaux venus.
Cuisiner et manger ensemble
« Aujourd’hui, il y a des frites ! » Une exclamation résonne alors que Jean-Luc, bénévole depuis 10 ans, arrive pour dire bonjour. « Tant qu’il y a du monde pour éplucher les patates, précise-t-il dans un sourire, il y a des frites fraîches quand je suis là. » Dans la cuisine, les personnes accueillies discutent joyeusement. La Halte de Brest propose un déjeuner, préparé la veille, chaud et équilibré, à un euro pour ceux qui le peuvent. Quand l’heure sonne, tous montent dans la grande salle commune pour profiter de ce moment de convivialité. Puis, réglés comme du papier à musique, des volontaires se lèvent : c’est le moment de ranger et de faire la vaisselle. « C’est important qu’ils participent à la vie de la Halte », souligne Bénédicte Kerdavid, présidente de l’association.
Dans l’après-midi, les personnes accueillies prennent un moment pour se poser, discuter, jouer aux échecs, lire un livre ou le journal. La Halte leur offre un espace confortable et apaisant. Les bénévoles organisent aussi des activités ludiques : ateliers artistiques, sorties culturelles, ou même des actions pour nettoyer les plages brestoises.
Créer du lien et des rencontres pour rompre l’isolement, c’est aussi une mission que s’est donnée la Halte de Brest.
Agathe Rodrigues,
chargée du contenu numérique
Pourquoi je suis bénévole à la Halte, le témoignage de Bénédicte Kerdavid
La Halte Canine
Sans abri ou désocialisés, certains doivent parfois passer de longs séjours en milieu médical. Les options pour faire garder leurs chiens sont souvent rares ou trop chères. Grâce à la Halte Canine, plusieurs familles d’accueil ouvrent leur maison à ces chiens le temps de la convalescence de leur maître ou maîtresse. Les chiens restent avec les familles d’accueil le temps nécessaire, et la Halte couvre les frais inhérents à leur prise en charge. Cela permet à leurs propriétaires de se rétablir, le cœur plus léger.