KTO Radio tend son micro aux associations
Lancée en septembre dernier, la radio KTO propose une programmation spécifique et originale. Un média qui donne aussi « la parole aux associations », dont la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Rencontre avec Philippine de Saint-Pierre, directrice générale de KTO
Pourquoi KTO lance-t-elle une radio ?
C’est une opportunité et une logique industrielle. KTO a pour mission d’annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile par les moyens de communication. Nous avons commencé par la télévision, cela s’est renforcé avec les médias numériques. La convergence entre la télé et la radio existe depuis 20 ans. À KTO, nous croyons beaucoup au développement de la radio DAB (numérique).
En quoi les programmes radio et télé sont-ils différents ?
La radio reprend certains programmes, dont les prières en direct, structurant la journée. Certaines émissions de télévision sont retravaillées avant leur diffusion à la radio. Il y a aussi les programmes de nos partenaires (Radio Vatican, l’actualité de l’Église en Afrique, ou « On n’est pas du monde »). Enfin, nous produisons une partie des émissions, dont la matinale. Cela absorbe une grande partie de l’énergie interne. Tout va s’étoffer au fil des mois.
En quoi cette matinale diffère-t-elle des autres ?
Aujourd’hui le tout info fait plonger dans une spirale d’angoisse. Notre proposition est autre : prendre le temps du discernement. On a un traitement magazine de l’information, avec un invité tous les jours à 7h pour mettre l’actualité en perspective. On donne la parole aux associations, ce sont elles qui maintiennent le tissu social. Entendre parler de l’engagement de quelqu’un, cela peut donner des idée et c’est assez enthousiasmant, dans un monde très déprimant, de se dire qu’il y a encore moyen, comme le colibri, de changer quelque chose juste à côté de chez soi ou peut être très loin. La matinale propose aussi des chroniques sur la préservation de la maison commune, le patrimoine… Cette matinale c’est un anti-programme. Diffuser 40 min de laudes et des messes le matin, on pourrait se dire que c’est complètement idiot… C’est une demande qu’on reçoit depuis plusieurs années : suivre la messe en vidéo, car dans les transports n’est pas simple, cela prend beaucoup de data. La radio est un merveilleux média, beaucoup plus léger pour le faire.
Quelle sont les nouveautés prévues dans les prochains mois ?
Nous programmons une émission littéraire « À haute voix » : une émission de lecture de grandes œuvres spirituelles. Nous avons un trésor en langue française, mais ce n’est pas toujours facile de le lire. Certains peuvent être réticents face à des œuvres jugées compliquées. Notre idée c’est de proposer des grands textes, lus par des comédiens, pour entrer dans la merveille de la langue et l’extraordinaire profondeur du propos. Nous commençons d’ailleurs par Le génie du christianisme ! Ce rendez-vous littéraire, à 16h et 23h, est pensé aussi pour les personnes qui sont seules. Se laisser raconter une histoire, c’est un moyen d’être en communion, différemment de la prière, avec ceux qui aiment ce texte, qui le lisent.
Pourquoi diffuser beaucoup de musique ?
Nous ne diffusons que de la musique chrétienne et c’est en fait un répertoire infini ! D’abord avec la musique sacrée, quels que soient vos goûts vous trouverez quelque chose qui vous correspond. Le gospel est aussi une musique de louange, avec un répertoire immense. Il y a la louange et le chant liturgique ; en France on a eu énormément d’auteurs et de compositeurs avec des écoles très variées, souvent concurrentes. Enfin, il y a la jeune scène chrétienne. Aux États-Unis, les artistes chrétiens sont très souvent classés dans les 10 meilleures ventes du moment. Là-bas il y a un répertoire : comme il y a la musique country, il y a la musique chrétienne. En France, on est un peu plus frileux. C’est plus difficile d’être produit. En plus de Glorious ou Grégory Turpin, il y a des dizaines d’autres artistes qui écrivent et composent pour chanter leur foi avec du reggae, du rap, du rock, de la pop, la folk… Notre travail c’est de mettre le public en contact avec ces diffusions. Nous proposons des tonalités différentes, des choses qu’on n’entend pas ailleurs, ça peut faire de belles découvertes.
Est-ce un challenge de lancer un nouveau média ?
Oui, c’est très enthousiasmant. Cette aventure vraiment collective nous oblige à repenser au sens profond de ce qu’on fait. Dans nos métiers, les médias, ça ne s’arrête jamais. Là, on est obligé de prendre ce temps, de réfléchir, de nous redire que nous n’avons pas d’autres raisons d’être, que de faire partager des choses au public et bien sûr d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut apporté par le Christ. Lancer un média, c’est très stressant, fatigant, mais c’est extrêmement joyeux. C’est comme une naissance, maintenant il faut que le bébé grandisse, et nous allons l’accompagner.
Propos recueillis par Valérie-Anne Maitre, Rédactrice en chef adjointe
Écouter KTO radio
Sur une radio DAB, mais aussi sur un autoradio dans une voiture produite après 2020. Inutile de chercher une fréquence : il suffit de choisir le nom de la station, éventuellement lancer une mise à jour de l’autoradio. Sans radio équipée DAB, on peut encore écouter KTO radio depuis l’application smartphone ou tablette et sur le site ktoradio.com.
Chronique « La parole aux associations » avec la Société de Saint-Vincent-de-Paul, un mardi sur deux à 7h20 dans la matinale présentée par Marie Foliot