À Mantes-la-Ville… Crêpes Sourire pour Mardi gras
En cette veille de Carême, les bénévoles de Mantes-la-Ville (78) ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir leurs hôtes au Café Sourire inauguré en décembre dernier à la Maison Saint-Étienne. Dans cet ancien presbytère, qui abrite également une banque alimentaire tenue par l’Ordre de Malte, tout est réuni pour nourrir le corps et l’esprit.
Par Marianne Aubry-Lecomte, pigiste

13h40 : Caroline, présidente de la jeune Conférence de Mantes-la-Ville, arrive la première pour installer l’oriflamme Café Sourire. « J’aurais voulu être là plus tôt mais j’ai renversé ma pâte à crêpe et j’ai dû la refaire ! », explique-t-elle. Cette péripétie n’entame en rien sa bonne humeur. Très prise par sa vie professionnelle dans le secteur de l’événementiel, Caroline s’est engagée avec la volonté de prendre du recul sur le quotidien et de trouver un sens à sa vie en donnant aux autres.

14 h 05 : Les membres de l’équipe arrivent les bras chargés de crêpes et de bugnes confectionnées maison. À la farine de châtaigne, déjà fourrées de pâte à tartiner ou nature, il y en a pour tous les goûts. En cuisine, Myriam, l’une des bénévoles, prépare café et infusions. « Mardi gras ou non, il y a toujours des bonnes choses ici », relève l’un des hôtes en entrant. Autant de prétextes en effet pour créer des liens et rompre la solitude. Aussi, une fois par mois, le Café accueille huit résidents de l’Ehpad voisin pour le goûter.

14 h 45 : Marilène, une habituée, vient directement saluer les bénévoles avant même de passer par le point de la Banque alimentaire. Elle vient « surtout pour trouver une oreille bienveillante et attentive », confie-t-elle avant de s’installer avec Caroline pour converser au calme. « C’est important pour les personnes accueillies à l’épicerie de recevoir de la chaleur en plus de l’aspect commercial », explique Bernard, très impliqué dans la Conférence de Mantes-la-Ville. « Comme un responsable de l’Ordre de Malte me l’a dit un jour : avec les Cafés Sourire, nous créons des espaces de liberté où l’on est obligé d’être gentil et je trouve cela fondamental dans la société actuelle. »

15 h 30 : Deux femmes, heureuses de retrouver Geneviève, une bénévole de 92 ans pleine d’énergie, l’embrassent chaleureusement. Si certains habitués de confession musulmane sont absents à cause du Ramadan, d’autres viennent juste pour le plaisir de bavarder. Des discussions enrichissantes naissent autour de la table commune au sujet du Ramadan et du Carême.

16 h : Ces conversations rappellent à Geneviève sa rencontre avec Hanane, une jeune femme musulmane, mère de trois enfants. « Son histoire et sa sincérité m’ont tellement touchée, il y avait une telle connexion entre nous qu’à son départ nous nous sommes prises dans les bras en concluant que, quelles que soient nos différences, nous avons le même Dieu et le même amour dans nos cœurs. Je ne l’oublierai jamais », confie Geneviève, encore émue.

16 h 50 : L’heure du rangement a sonné. Geneviève débarrasse la table, Myriam fait la vaisselle… tous les membres de l’équipe se coordonnent avec fluidité. Puis, avant de se quitter, ils se retrouvent autour de la table pour choisir le visuel du prochain flyer. Une même ambition les anime : faire grandir ce Café Sourire et qu’un maximum de personnes se joignent à ces moments de partage.

Les Cafés Sourire
Gratuits et ouverts à tous sans distinction, les Cafés Sourire, véritables tiers lieux de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, sont nés à Sisteron (04). Depuis, ils se multiplient partout en France sous différentes formes : bibliothèques, vestiaires, ateliers couture ou même camionnette itinérante. Leur point commun ? Donner la priorité à l’écoute bienveillante de l’autre. Acteurs de terrain, ils développent également des liens et des partenariats avec les travailleurs sociaux du territoire, les paroisses et les collectivités.
