Une après-midi… de chants contre l'isolement

« Tout le monde a ses fragilités à un moment donné ». Forte de ce constat, Sandrine a voulu réunir, chaque semaine à Créteil (94), bénévoles et personnes accueillies dans un même atelier consacré aux chants du monde. Elle espère conduire ce groupe aux Rencontres Nationales à Lourdes cet automne pour partager un joyeux moment musical.

13H15

Char­gée de sacs, Sandrine se dirige vers la salle parois­siale de Créteil (Val-de-Marne). Elle semble glis­ser sur la pointe des pieds. Sandrine n’est pour­tant pas danseuse mais musi­cienne. C’est à ce titre qu’elle anime l’ate­lier chant qui va démar­rer. «  Ce qui compte pour moi, c’est de faire des choses avec d’autres » explique-t-elle avant de s’in­ter­rompre : «  Ah voilà Claire ! » Une béné­vole appa­raît : « Salut, comment ça va ? »

J'ai failli me suicider. C'est grâce à la Société de Saint-Vincent-
de-Paul que je suis ici.

13H30

« J’ai fait un cake, il est encore un peu chaud  » déclare la nouvelle venue en saluant son amie. « Sandrine, fait tout avec un sourire jusqu’aux oreilles » glisse-t-elle. «  Alors on lui dit oui. » Ainsi la jeune femme a‑t‑elle recruté une ving­taine de béné­voles, dont Henriette qui arrive à son tour : «  J’ai apporté des chouquettes. » Très vite, c’est l’af­fai­re­ment dans la cuisine : les uns découpent des gâteaux, d’autres préparent du café. Claire chan­tonne «  C’était bien, c’était chouet­te… »

13H45

Dans la salle à côté, quelques personnes attendent en silence autour du buffet. Sandrine prend l’une dans les bras, l’autre par l’épaule.
Henriette la rejoint :  « Mettez‑­vous par là, vous vous senti­rez moins seule. Qu’est-ce que vous voulez boire ? » Marie‑­Louise tend son verre, plisse les yeux et raconte qu’elle a tout perdu dans l’in­cen­die de sa maison il y a quelques années : « J’ai failli me suici­der. » Elle a retrouvé une raison de vivre avec l’aide de Françoise notam­ment, une béné­vole assise à côté d’elle. « C’est grâce à eux que je suis ici.  »

14H

Ça y est, Sandrine passe au clavier. Un cercle s’est formé autour d’elle. Tout le monde est un peu timide. « C’est un chant que j’adore » annonce-t-elle. « Ta-té ta-té…  » La jeune femme répète la berceuse en balançant la tête : « Ouis ta té. Voilà, c’est le début. » Chacun reprend en chœur. Grand sourire : « Super !  » déclare Sandrine, avant de pour­suivre : « La béné ma ma ouis taté  ». « Oup’s ça se complique » sourit Henriette. « Main­te­nant, on marque le rythme avec les pieds » suggère la musi­cienne. Peu à peu l’at­mo­sphère se détend.

15H30

Sandrine distri­bue des mara­cas. Les grains claquent en rythme. Deux nouvelles personnes se joignent à la chorale. « Allez, on agran­dit le cercle ! » suggère quelqu’un. Sandrine reprend : « Je fais un petit son avec ma mara­cas, puis chacun le repro­duit. » Tous s’es­sayent au jeu avec plus ou moins de succès. « Ah, elle nous a perdus !  » plai­sante une béné­vole. Ça cafouille.

« Révé­lons nos talents »

1 200 personnes sont atten­dues à Lourdes à l’oc­ca­sion des Rencontres Natio­nales 2024 qui se tien­dront du 9 au 13 octobre prochain. Ce rassem­ble­ment proposé à l’en­semble du réseau a pour but d’ins­pi­rer, de renou­ve­ler ou d’en­ri­chir l’ac­tion de chacun grâce à l’im­pli­ca­tion de tous : « Nous espé­rons réunir autant de béné­voles que de parti­ci­pants aux actions de l’as­so­cia­tion », explique Marie-Liesse Guérin, char­gée du projet. Le programme artis­tique de ces Rencontres (spec­tacles, ateliers…) permet­tra de décou­vrir les pratiques concrètes des uns et des autres en une tren­taine de minutes. Les inscrip­tions sont ouvertes ; pour parti­ci­per, vous pouvez joindre votre Réfé­rent d’ins­crip­tion auprès de votre président de Conseil dépar­te­men­tal.

16H

À genoux, Sandrine montre à Marie-Louise comment glis­ser la mara­cas de main en main. Le groupe perd à nouveau les pédales. Rires. Sandrine retente. « Atten­dez, on n’est pas partis !  » clame une jeune femme. Nouveau départ. « Main­te­nant, je vous engage à vous mettre debout, chacun chante pour quelqu’un d’autre.  » Montrant l’exemple, elle se place face à Aminata, une réfu­giée guinéenne, à qui elle murmure un chant. Très vite, le groupe se lance dans une joyeuse danse collec­tive. La soli­tude s’est envo­lée.

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