UNE SOIRÉE… Avec la troupe de Bernadette de Lourdes

Paris, septembre 2023, salle comble. Un événement spécial se déroule : des bénévoles et personnes accueillies sont invités à découvrir la comédie musicale Bernadette de Lourdes. Le groupe a même le privilège de rencontrer les comédiens à l'issue du spectacle. Retour sur une expérience inédite. 

La foule se presse dans le hall avant la comé­die musi­cale. Vanessa – une béné­vole – arrive avec deux invi­tés, Yaël et Patrick, un couple rencon­tré lors d’une maraude trois ans plus tôt. Comment ont-ils fait connais­sance ? La jeune femme s’est présen­tée au duo, assis sur un banc de la place d’Ita­lie : « Je m’ap­pelle Vanessa. » Patrick : « Para­dis ?  » – « Et toi, Patrick Bruel ? » réplique-t-elle alors dans son accent du Sud. Entre eux, le courant passe tout de suite. « Patrick a toujours ce côté taquin, notre rencontre a été très chaleu­reuse. » L’homme hoche la tête.

Aujour­d’hui, Patrick semble s’être habillé pour l’oc­ca­sion : chemise à carreaux et raie sur le côté. Sa femme Yaël a les cheveux en bataille et porte d’épaisses lunettes. « Chaque fois, le lien entre nous se crée malgré les soucis », rapporte Vanessa. Le trio discute. Patrick raconte son mariage avec Yaël : « On a mangé la pièce montée à la mairie du 11e. » De son côté, sa femme rappelle la tuber­cu­lose de son mari : « J’ai subi deux mois de tris­tesse. » Vanessa console : « C’est fini, le Seigneur a pensé que vous aviez plein de choses à vivre. »

Empor­tés par le spec­tacle

La sonne­rie du spec­tacle les inter­rompt. Tous trois, un peu impa­tients, s’en­gouffrent dans un corri­dor jusqu’à la salle de spec­tacle. C’est le brou­haha. Vanessa devance le couple qui s’ar­rête pour obser­ver, béat, l’im­mense chapi­teau noir de monde. Puis le groupe suit machi­na­le­ment l’ou­vreuse. Yaël s’en­fonce dans un fauteuil. Patrick, à côté, ne quitte plus la scène des yeux. « Bonjour le Dôme de Paris, ça va ? », inter­roge le produc­teur au micro. Patrick répond un grand « ouais ! ». Il pose le sac plas­tique qu’il trans­porte avec lui sur le sol. La salle se tait d’un seul coup. La musique démarre, son pied bat la mesure. Soudain, cette chan­son reten­tit : « Est-ce qu’on pardonne à son père de n’être qu’un homme ? » Alors, les yeux de Patrick s’em­brument. Il évoque son fils Mickaël, qu’il n’a pas vu depuis 20 ans : « J’en ai fait mon deuil. » Puis, fier : « C’est un gendarme ; il avait 23 ans quand il a été reçu dans la gendar­me­rie…  » Le temps a filé, voilà l’en­tracte : « Les paroles sont telle­ment belles ! » s’émer­veille Vanessa. Quand la comé­die repart, la voix cris­tal­line de la jeune Berna­dette boule­verse à nouveau Patrick. Le spec­tacle semble l’em­por­ter bien loin. Yaël, de son côté, est comme hypno­ti­sée.

Les lumières se rallument, c’est l’ova­tion. Patrick souffle : « C’est magni­fique, y’a du boulot ! » Vanessa a été frap­pée par le dénue­ment des époux Soubi­rous : « Je trouve que Yaël et Patrick leur ressemblent. Moi, ça m’a fait pleu­rer. » Quand on inter­roge Yaël sur ce qu’elle a préféré, elle répond sur-le-champ : « Tout !  » Patrick plai­sante : « C’était moche !  ». Sa femme éclate de rire.

Rencontre avec la troupe

La salle s’est vidée ; le temps est venu de rencon­trer les comé­diens. Le groupe serpente jusqu’au hall désor­mais dépeu­plé. Une porte s’ouvre. Une poignée d’ac­teurs ont troqué leurs costumes pour des vête­ments de tous les jours et appa­raissent tour à tour, accueillants. Face à cette méta­mor­phose, le groupe est à la fois inti­midé et un peu perdu. Qui est qui ? Vanessa inter­roge : « Vous jouez quel person­nage ? » – « Je suis le commis­saire. Je joue un des méchants. » Patrick se veut rassu­rant : « Il faut bien des commis­saires ! » – « Ah oui ça, c’est la véri­table histoire » réplique l’ac­teur, « le livret a été écrit avec les procès-verbaux de l’époque. » Photo souve­nir devant l’af­fiche du spec­tacle. Patrick joint les mains pour remer­cier. Yaël et Patrick rêvent main­te­nant d’une nouvelle occa­sion de tout oublier. 

Alix de La Roncière,
pigiste 

Les paroles sont tellement belles

EN SAVOIR +

La SSVP, partenaire du spectacle, invite 1 000 personnes accueillies et les bénévoles les accompagnant à assister à une représentation. L'offre concerne en priorité les Conseils départementaux des villes de la tournée.

Devenir bénévole

Nous avons toujours besoin de mains supplémentaires !