Vannes : des soins et des liens
Des membres de la Conférence jeunes de Vannes (56) proposent un atelier coiffure et manucure en complément de l'accueil de jour. L'initiative fait florès et enthousiasme autant les bénévoles que les personnes accompagnées. Par David Bugeat, bénévole.

« Cela me fait du bien de sentir que quelqu’un prend soin de moi. » Alain, 54 ans, n’était plus habitué à se faire couper les cheveux par une main délicate. L’atelier bien-être organisé par les jeunes de la Conférence de Vannes (Morbihan) lui permet de profiter à nouveau de ce petit plaisir. Une fois par mois, des membres de la section vannetaise proposent en effet, le temps d’une matinée, des soins de manucure et de coiffure au sein de l’accueil de jour. « Une façon de leur faire comprendre qu’ils méritent autant que les autres que l’on prenne soin d’eux », martèle Sarah, l’une des organisatrices, pendant qu’elle vernit les ongles de Claudine, 51 ans.
Le rendez-vous a du succès. La table de soins des mains et celle de coiffure ne désemplissent pas, matinée après matinée. « J’avais justement besoin d’une petite coupe », plaisante Julien, 28 ans. « Nous ne sommes pas des experts : une coiffeuse professionnelle nous a donné quelques petits trucs, mais on fait surtout au feeling », assure Gaël, l’un des artisans, avec Sarah, à l’origine de cette action.
En attendant leur tour, les personnes accompagnées peuvent profiter d’un café et de petits gâteaux. L’atelier est en effet proposé durant l’accueil de jour, et ce dernier fonctionne normalement. Dans le salon de thé improvisé en salon de coiffure, on s’amuse à comparer ses coupes de cheveux, de barbe. Le tout entre deux récits de galères de vie, ou d’anecdotes croustillantes.
Répondre à un besoin
Le matériel de manucure et de coiffure (rasoir, ciseaux…) est entièrement financé par la Société de Saint-Vincent-de-Paul, qui a validé ce projet assez rapidement. Le besoin était important chez les accueillis : ces derniers n’ont souvent pas les moyens de recourir à ce luxe, qui peut sembler, à certains d’entre nous, une simple convention sociale.
« Cela a commencé avec une personne venue à l’accueil de jour, raconte Sarah. Cet homme nous a dit qu’il se rendait au mariage de son cousin et une bénévole s’est proposée pour lui raser la barbe. Nous en avons reparlé en réunion, et on s’est dit qu’il y avait quelque chose à mettre en place. »
C’est une activité que chaque équipe peut organiser : Sarah n’est pas esthéticienne, Gaël n’est pas coiffeur, mais les bénéficiaires ne demandent pas des gestes professionnels : juste un soin des cheveux, de la barbe ou des mains. C’est surtout un moment de convivialité. Dont les bénévoles profitent tout autant !

