« Enserrer le monde dans l’amour »

Alors que notre monde va vite, prenons le temps de tisser des liens. Ensemble, soyons porteurs de lumière pour vivre dans l'esprit de la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

Voilà des années que l’on parle du « vivre ensemble ». Le tissu social a beau­coup changé. Il y a trente ou quarante ans, dans les villages de nos campagnes comme dans nos quar­tiers de ville, la parole circu­lait au rythme de la convi­via­lité.

Un grand chan­ge­ment

Les plus anciens se souviennent : dans les années 1950, notre vie était bien diffé­rente ! Peu de télé­vi­sion, d’élec­tro­mé­na­ger, de voiture et surtout pas d’or­di­na­teur ou de portable. La vie se dérou­lait sur place, le village était rassem­blé autour de l’église où se trou­vaient l’école, la mairie ou encore la salle parois­siale où l’abbé passait un film le dimanche après-midi. Sans vivre les uns chez les autres, nous étions atten­tifs à la voisine dont les volets étaient fermés. Si elle était malade, on faisait ses commis­sions. Les parents discu­taient dans la rue où les enfants jouaient. Les voisins se disaient bonjour, se rendaient service. On ne parlait pas du vivre ensemble. Tout natu­rel­le­ment, on le vivait !

Il faut choisir : être porteur de lumière ou d'obscurité. Notre règle nous invite à établir des rapports de confiance.

Procession aux flambeaux à Lourdes (octobre 2024)

Une société qui nous angoisse

Aujour­d’hui, notre monde vit beau­coup plus vite. La vie inté­rieure de l’homme moderne a un rythme plus rapide. « Notre société n’a pas le temps d’es­pé­rer, ni d’ai­mer ni de rêver…  » écri­vait Georges Berna­nos (Œuvres de combat, Pléiade I p 899). Ce monde est fiévreux, désaxé. Le monde de ce temps, c’est l’in­di­vi­dua­lisme brisant le lien. Que de personnes ont-elles une acti­vité déli­rante ! La vie nous met en file, les uns derrière les autres, mais on ne se parle pas face à face. La télé­vi­sion nous met côte à côte, les réseaux sociaux sont-ils un vrai outil de dialogue ?

Stop ! Que faire aujour­d’hui pour tisser de nouveaux liens ?

Soyons arti­sans de frater­nité

Béné­voles à la Société de Saint-Vincent-de-Paul (Vincen­tiens), nous avons reçu de Frédé­ric Ozanam une ligne de conduite : « Je voudrais enser­rer le monde dans un réseau de charité. » Nous sommes appe­lés à parse­mer des gouttes de lumière, parce que nous devons être des enfants de lumière. Ne lais­sons pas la violence détruire tout ce qui a été construit ensemble depuis l’après-guerre. Il faut choi­sir : être porteur de lumière ou d’obs­cu­rité. Notre règle (1.9) nous invite à établir des rapports de confiance et d’ami­tié. Cela est notre voca­tion, notre héri­tage.

Procession aux flambeaux, Lourdes. (Octobre 2024)

Renouons le dialogue

Bien sûr, on ne peut rester à côté de l’in­for­ma­tique, mais il faut garder un contact humain en véri­té… Un ordi­na­teur ne peut pas aimer ! Dans nos contacts, nos visites, n’hé­si­tons pas à nous retrou­ver face à face, dans un dialogue tout neuf, avec un regard vrai.

Quand saint Vincent de Paul nous invite à vivre les vertus évan­gé­liques, quand il nous présente la douceur, il nous dit : « Jésus-Christ nous a ensei­gné en disant : « Appre­nez de moi que je suis doux » Consi­dé­rant que par la douceur on possède la terre, parce qu’agis­sant dans cet esprit, on gagne le cœur des hommes. » (Congré­ga­tion de la mission, Règles Communes II, para­graphe 6.)

Ainsi donc, à nous de tisser de nouveaux liens. Il nous revient de mettre en avant la convi­via­lité, c’est-à-dire d’avoir des rapports posi­tifs. Nos Cafés Sourire peuvent être ces lieux où, au sein d’un quar­tier, se tissent des liens qui donnent une chaleur frater­nelle à la société.

Jean-Claude Petey­tas, diacre de la Société de Saint-Vincent-de-Paul

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