« Enserrer le monde dans l’amour »
Alors que notre monde va vite, prenons le temps de tisser des liens. Ensemble, soyons porteurs de lumière pour vivre dans l'esprit de la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

Voilà des années que l’on parle du « vivre ensemble ». Le tissu social a beaucoup changé. Il y a trente ou quarante ans, dans les villages de nos campagnes comme dans nos quartiers de ville, la parole circulait au rythme de la convivialité.
Un grand changement
Les plus anciens se souviennent : dans les années 1950, notre vie était bien différente ! Peu de télévision, d’électroménager, de voiture et surtout pas d’ordinateur ou de portable. La vie se déroulait sur place, le village était rassemblé autour de l’église où se trouvaient l’école, la mairie ou encore la salle paroissiale où l’abbé passait un film le dimanche après-midi. Sans vivre les uns chez les autres, nous étions attentifs à la voisine dont les volets étaient fermés. Si elle était malade, on faisait ses commissions. Les parents discutaient dans la rue où les enfants jouaient. Les voisins se disaient bonjour, se rendaient service. On ne parlait pas du vivre ensemble. Tout naturellement, on le vivait !
Il faut choisir : être porteur de lumière ou d'obscurité. Notre règle nous invite à établir des rapports de confiance.

Une société qui nous angoisse
Aujourd’hui, notre monde vit beaucoup plus vite. La vie intérieure de l’homme moderne a un rythme plus rapide. « Notre société n’a pas le temps d’espérer, ni d’aimer ni de rêver… » écrivait Georges Bernanos (Œuvres de combat, Pléiade I p 899). Ce monde est fiévreux, désaxé. Le monde de ce temps, c’est l’individualisme brisant le lien. Que de personnes ont-elles une activité délirante ! La vie nous met en file, les uns derrière les autres, mais on ne se parle pas face à face. La télévision nous met côte à côte, les réseaux sociaux sont-ils un vrai outil de dialogue ?
Stop ! Que faire aujourd’hui pour tisser de nouveaux liens ?
Soyons artisans de fraternité
Bénévoles à la Société de Saint-Vincent-de-Paul (Vincentiens), nous avons reçu de Frédéric Ozanam une ligne de conduite : « Je voudrais enserrer le monde dans un réseau de charité. » Nous sommes appelés à parsemer des gouttes de lumière, parce que nous devons être des enfants de lumière. Ne laissons pas la violence détruire tout ce qui a été construit ensemble depuis l’après-guerre. Il faut choisir : être porteur de lumière ou d’obscurité. Notre règle (1.9) nous invite à établir des rapports de confiance et d’amitié. Cela est notre vocation, notre héritage.

Renouons le dialogue
Bien sûr, on ne peut rester à côté de l’informatique, mais il faut garder un contact humain en vérité… Un ordinateur ne peut pas aimer ! Dans nos contacts, nos visites, n’hésitons pas à nous retrouver face à face, dans un dialogue tout neuf, avec un regard vrai.
Quand saint Vincent de Paul nous invite à vivre les vertus évangéliques, quand il nous présente la douceur, il nous dit : « Jésus-Christ nous a enseigné en disant : « Apprenez de moi que je suis doux » Considérant que par la douceur on possède la terre, parce qu’agissant dans cet esprit, on gagne le cœur des hommes. » (Congrégation de la mission, Règles Communes II, paragraphe 6.)
Ainsi donc, à nous de tisser de nouveaux liens. Il nous revient de mettre en avant la convivialité, c’est-à-dire d’avoir des rapports positifs. Nos Cafés Sourire peuvent être ces lieux où, au sein d’un quartier, se tissent des liens qui donnent une chaleur fraternelle à la société.
Jean-Claude Peteytas, diacre de la Société de Saint-Vincent-de-Paul
