Lourdes : plus de cent ans de présence vincentienne

Depuis les apparitions de la Vierge jusqu’à aujourd’hui, l’histoire des Vincentiens à Lourdes se confond avec l’histoire de la cité mariale.

En 1858, dès l’an­née des appa­ri­tions de la Vierge à Berna­dette Soubi­rous, Lourdes voit arri­ver des pèle­rins, prin­ci­pa­le­ment origi­naires des envi­rons. Le phéno­mène s’am­pli­fie avec leur recon­nais­sance offi­cielle le 18 janvier 1862. 
En 1866, année où Berna­dette quitte Lourdes pour Nevers, c’est l’ar­ri­vée du chemin de fer, les pèle­ri­nages deviennent natio­naux. C’est aussi l’es­sor du nombre de malades et d’in­firmes venus cher­cher une guéri­son. 
Des Vincen­tiens feront partie des pèle­ri­nages mais ce sont surtout ceux de Nice qui vont jouer un rôle impor­tant en venant s’ins­tal­ler tout ou partie de l’an­née à Lourdes.

Créa­tion d’une Confé­rence

En juillet 1874, Armand Rigault, un Niçois, qui, après être déjà venu à Lourdes, s’y est installé un mois plus tôt, demande au curé, l’abbé Peyra­male, de créer une Confé­rence de Saint-Vincent-de-Paul. Il se voit répondre que « c’était courir au-devant d’un échec ! ». Or, Adolphe Baudon, troi­sième président géné­ral de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, se trou­vait à Lourdes. Informé de l’en­tre­tien, il s’em­ploya à dissi­per les craintes du curé. La Confé­rence fut créée le 19, jour de la fête de saint Vincent de Paul (à l’époque). Eugène Dufourquet, ami de Rigault, juriste origi­naire de Dax et archéo­logue amateur, à l’ori­gine du Chemin de croix des Espé­lugues, en fut le premier président. L’agré­ga­tion, très vite deman­dée, fut accor­dée le 21 septembre. La Confé­rence compor­tait dix membres plus trois prêtres et un membre hono­raire, l’abbé Peyra­male. Lourdes comp­tait 5 000 habi­tants dont 300 pauvres. La Confé­rence avait son siège à l’Asile, avant de tenir ses séances au Cachot, où avait vécu Berna­dette, puis dans une salle du pres­by­tère. Bon an mal an, malgré des diffi­cul­tés à recru­ter, la Confé­rence réus­sit à main­te­nir ses acti­vi­tés à un niveau assez élevé. Dans les années 1960, elle compor­tait une quaran­taine de membres et des membres hono­raires qui s’oc­cu­paient d’en­vi­ron deux cents familles. Au moment des pèle­ri­nages, elle rece­vait le renfort de Vincen­tiens de passage.

Le rôle du Dr Dunot

La Confé­rence ne pouvait pas rester étran­gère à ce qui se faisait pour les pèle­ri­nages : le nombre de pèle­rins malades augmen­tait régu­liè­re­ment, 845 sur 6 000 pèle­rins rien que pour le pèle­ri­nage natio­nal en 1881 (176 guéri­sons décla­rées). Il fallait orga­ni­ser l’ac­cueil, le trans­port jusqu’aux lieux d’hé­ber­ge­ment (l’ac­cueil Saint-Frai date de cette époque), la vie dans le sanc­tuaire et enfin véri­fier la réalité des guéri­sons. Il fallait donc des hospi­ta­liers : un Comité Perma­nent de l’Hos­pi­ta­lité Notre‑­Dame de Lourdes fut créé en 1883, six Vincen­tiens y parti­ci­paient.

Vincen­tien éminent depuis sa jeunesse en Norman­die puis ensuite à Nice, où il avait créé une Confé­rence, le docteur Dunot de Saint-Maclou avait rejoint celle de Lourdes à partir de 1879. Il fut membre du Comité Hospi­ta­lier puis créa, en 1883, le Bureau des Consta­ta­tions Médi­cales. Par la suite, il fut chargé de rédi­ger le règle­ment de l’Hos­pi­ta­lité Notre-Dame de Lourdes (1884), créée à partir du Comité Perma­nent, qui ne s’oc­cupa plus unique­ment du pèle­ri­nage natio­nal. Il en fut président. Les Vincen­tiens y jouaient un rôle prépon­dé­rant. Les statuts seront signés par Mgr Billère en janvier 1885. Ainsi, on peut dire que les Vincen­tiens sont, pour une large part, les fonda­teurs de l’Hos­pi­ta­lité Notre-Dame de Lourdes.

Une stÈLe dans le sanc­tuaire

Le 23 juin 1974, était inau­gu­rée et bénie une stèle à l’ef­fi­gie de Frédé­ric Ozanam commé­mo­rant les cent ans de la Confé­rence de Lourdes, en présence du président natio­nal de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, Amin de Tarrazi. Quant au succes­seur du Dr Dunot, le Dr Ales­san­dro de Fran­cis­cis, il souhaite lui aussi marquer plus encore la présence vincen­tienne dans le sanc­tuaire, en instal­lant une stèle près du bureau des consta­ta­tions médi­cales. Le projet a été évoqué lors des Rencontres Natio­nales en octobre 2024.  

Chris­tian Dubié,  
président du CD du Cher

Voir la confé­­rence sur le Dr Dunot :

Une Maison Sourire à Lourdes

Dans le cadre de l’évo­lu­tion de la Confé­rence, se fit sentir, au début des années 1980, le besoin d’un lieu convi­vial où les pèle­rins vincen­tiens du monde entier pour­raient se retrou­ver, se connaître et prier ensemble. Ce lieu devait être aussi la vitrine de la Société à Lourdes en propo­sant des perma­nences et un héber­ge­ment pour les Vincen­tiens de passage. Un temps envi­sagé dans un bâti­ment des Clarisses, ce lieu est fina­le­ment installé dans un immeuble compor­tant un accueil au rez-de-chaus­sée et des espaces dans les étages. C’est aujour­d’hui la Maison Sourire de Lourdes.

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