La « Popote » solidaire en 4 questions

Le projet « Popote » a été initié par la Conférence Saint-Cyrille d’Épinal (88) et permet de créer du lien autour de la cuisine. L’initiative apporte du réconfort à des sans-abris et fédère personnes accompagnées et bénévoles autour d’un projet commun. Par Clotilde Lardoux.

cuisine

La nais­sance du projet « Popote » 

En 2019, l’équipe de béné­voles de la Confé­rence Saint-Cyrille d’Épi­nal (Vosges), s’oc­cu­pant prin­ci­pa­le­ment des migrants, s’est posé la ques­tion de la cohé­rence des produits alimen­taires propo­sés avec les habi­tudes des familles venues de l’autre bout du monde. C’est grâce à Betty, char­gée de la pasto­rale des quar­tiers les plus défa­vo­ri­sés, que béné­voles et personnes accom­pa­gnées ont pu se rencon­trer. Une des béné­voles a alors initié à son domi­cile un atelier cuisine qu’elle a appelé le « projet Popote ». L’ini­tia­tive a rencon­tré un réel succès et l’an­tenne dépar­te­men­tale des Vosges a souhaité enca­drer l’ac­ti­vité afin de répondre aux exigences sani­taires de la Banque alimen­taire des Vosges. En recherche d’un local, c’est fina­le­ment le Secours catho­lique qui a mis à dispo­si­tion des cuisines.

Qu’est-il fait des « produc­tions » ?

Au début, les cuisi­niers souhai­taient utili­ser des fruits et légumes déclas­sés pour en faire des soupes et des confi­tures et ainsi apprendre à cuisi­ner. Mais le projet a évolué et les plats sont main­te­nant parta­gés avec les personnes de la rue. Ainsi, un dimanche sur deux, une quin­zaine de personnes se retrouvent pour cuisi­ner et, le soir, distri­buent ces repas à une tren­taine de personnes sans-abri près de la gare d’Épi­nal. Celles-ci appré­cient de savoir que les plats ont été réali­sés pour eux.

Qu’ap­porte cette acti­vité aux diffé­rents parti­ci­pants?

Le projet « Popote » permet à des femmes traver­sant des galères tant maté­rielles que morales de retrou­ver une estime de soi, de prendre de l’as­su­rance. Elles cherchent des recettes, en expé­ri­mentent d’autres. Il permet aussi aux béné­voles de mieux appré­hen­der le mot frater­nité ! Aidés et aidants sont tous égaux en huma­nité et ont tous besoin les uns des autres, et c’est une grande joie.

L’ac­tion va-t-elle se déve­lop­per ?

Les locaux, petits et utili­sés en semaine par les acti­vi­tés du Secours catho­lique, ne permettent pas de former d’autres groupes. Pour­tant les femmes, d’ori­gines géogra­phiques diverses et de géné­ra­tions diffé­rentes, sont deman­deuses de rencontres autour d’un projet culi­naire. L’ac­ti­vité ne demande qu’à se déve­lop­per en incluant un système de lave­rie, pour permettre à ces personnes, notam­ment celles vivant dans des hôtels, de faire leur lessive, et une acti­vité patro­nage pour occu­per leurs enfants.

Devenir bénévole

Nous avons toujours besoin de mains supplémentaires !