L’Accueil 15 une maison dans la rue

À Paris, cette association membre de la Société de Saint-Vincent-de-Paul accueille quatre jours par semaine des sans-abri et des bénévoles dans une ambiance familiale. De la préparation du repas aux tâches ménagères, l’organisation commune contribue à nouer des liens forts. Reportage Marianne Aubry-Lecomte, pigiste

Accueillie par les accueillis

Dès 9h30, Clau­die Herrera, vice-prési­dente béné­vole, jette un œil au contenu du frigo puis commence à faire couler le café. « Quand je suis arri­vée, il y a cinq ans, j’ai tout de suite adoré l’am­biance. Je me suis sentie accueillie par les accueillis eux-mêmes. Cela peut paraître fou mais c’est l’es­prit », explique-t-elle enthou­siaste. « Tout le monde parti­cipe car nous ne sommes pas dans l’as­sis­ta­nat, et le cadre permet d’éta­blir de véri­tables rela­tions de confiance », ajoute-t-elle.

À partir de 10 heures, Clau­die est rejointe, dans ce grand appar­te­ment, par deux autres béné­voles puis par une dizaine de personnes en situa­tion de préca­rité ou à la rue. Les discus­sions démarrent à propos du menu du déjeu­ner puis de la répar­ti­tion des tâches. Pendant que certains s’af­fairent en cuisine, d’autres prennent une douche ou lavent leur linge, se servent des ordi­na­teurs à dispo­si­tion ou se lancent dans une partie de scrabble.

Comme dans une famille

« Ce que j’aime ici, c’est que l’on est auto­nome. On n’at­tend pas sur une chaise que l’on vienne nous prendre notre linge ou nous donner la soupe. On a des choix et des respon­sa­bi­li­tés », raconte Fred, un habi­tué de l’Ac­cueil 15. « Cela fonc­tionne car tout le monde respecte les règles et veille à ce que les nouveaux les respectent aussi. » La charte de l’Ac­cueil 15 a d’ailleurs été élabo­rée conjoin­te­ment par les béné­voles et les personnes accueillies lors de jour­nées d’échange.

Comme dans une famille, on célèbre les heureux événe­ments : ce samedi de mars, c’est l’ob­ten­tion d’un CDI par Cora­lie, l’une des béné­voles.  « Je ne pensais pas que cela m’ap­por­te­rait autant et donne ainsi un sens à ma vie actuelle », confie Sarah, nouvelle recrue de l’équipe. « Cela nous apporte autant qu’à eux fina­le­ment  », conclut Clau­die. 

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