Des sourires face aux murs de la prison

Depuis janvier, une équipe de bénévoles ouvre, chaque samedi matin, face au centre de détention de Melun (Seine-et-Marne), un havre de paix destiné prioritairement aux proches des détenus. Immersion dans ce Lieu Sourire pas comme les autres. Par Marianne Aubry-Lecomte, pigiste

Deux belles oriflammes devant le pres­by­tère de l’église Notre-Dame signalent l’en­trée de l’Ac­cueil Café. À l’in­té­rieur, David prépare les bois­sons chaudes. Actif dans l’Église et au sein de la Société de Saint-Vincent-de-Paul depuis long­temps, ce béné­vole explique que l’idée de reprendre cet endroit, jadis tenu par le Secours catho­lique, a germé il y a deux ans.

Il a fallu ensuite rassem­bler suffi­sam­ment de bonnes volon­tés pour assu­rer des perma­nences régu­lières puis obte­nir l’ac­cord de la paroisse. « J’ai tout de suite soutenu cette initia­tive qui témoigne que chaque personne, quel que soit son passé, est précieuse aux yeux de Dieu  », indique le père Thomas Chas­saing, vicaire dans le Pôle Mission­naire de Melun.

Sarah*, qui vient tous les same­dis visi­ter son compa­gnon, s’y sent comme chez elle. Obli­gée de quit­ter son domi­cile aux aurores pour ne pas manquer le seul train de la mati­née, elle finit sa nuit dans un canapé moel­leux puis se mêle à la conver­sa­tion. Paula qui attend de voir son fils au parloir, Jacques, un retraité du quar­tier, et Pascale, une béné­vole, discutent dans la bonne humeur de leurs recettes de cuisine favo­rites.

Ils sont alors rejoints par Sylvia et Brigitte, deux proches d’un détenu. Elles ne connais­saient pas le lieu mais sont accom­pa­gnées par Agnès, béné­vole depuis mars, sans faire encore partie de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. « Il n’y a aucun endroit pour accueillir les familles qui attendent dehors, parfois dans le froid et sous la pluie. C’est pour cela que je me rends régu­liè­re­ment devant les portes de la prison pour signa­ler notre présence à ceux qui ne nous connaî­traient pas », explique-t-elle.

À la rentrée, Thibault Prou­vost, président de la Confé­rence de Vaux-le-Pénil et respon­sable du lieu, ambi­tionne d’élar­gir les horaires d’ou­ver­ture au samedi après-midi. Il est cepen­dant déjà heureux de la belle dyna­mique initiée : « Mieux vaut 60 % main­te­nant que 100 % jamais », confie-t-il enthou­siaste. 

*Les prénoms des proches de déte­nus ont été modi­fiés 

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