Accompagnement dans l’amour et la fraternité par Marie, membre de Saint Vincent de Paul de notre amie Arlette touchée progressivement par la maladie d’Alzheimer

La Confé­rence Saint Vincent de Paul Saint Nico­las de Houilles/Carrières

La Société de Saint Vincent de Paul a été créée par Frédé­ric Ozanam, à 20 ans, en 1833. Aujour­d’hui elle comprend 800 000 béné­voles dans 150 pays et 17 000 en France qui couvrent la plus grande partie du terri­toire dont 450 dans les Yvelines. La Confé­rence Saint Vincent de Paul Saint Nico­las est active à Houilles et à Carrières depuis 1914.

Notre mission prin­ci­pale est d’ac­com­pa­gner dans la durée des personnes seules, malades, handi­ca­pées, immi­grées ou dému­nies par des visites régu­lières à domi­cile ou en rési­dences de personnes âgées. Elle se fait dans la proxi­mité quelle que soit leur origine, leur classe sociale, leur reli­gion, leur âge.

Témoi­gnage de Marie :

« Il était très diffi­cile pour moi d’épau­ler Arlette, tout au début, au moment où son état a commencé à se dégra­der car elle refu­sait de voir et de recon­naître son état de dépen­dance. Un soir elle est sortie en voiture pour faire ses courses ; il était 21h30…­Heu­reu­se­ment une voisine, Patri­cia m’a appe­lée. La présence de Saint Vincent de Paul et de la Croix Rouge ont été d’un très grand soutien dans ces instants, ainsi que celle de notre foi parta­gée, car seul, on ne sait pas quoi faire pour bien faire.

J’ai compris que la meilleure atti­tude était de ne rien brusquer et juste d’an­ti­ci­per et de prépa­rer pour qu’à un moment la personne se sente prête pour fran­chir les caps l‘un après l’autre …
Cela s’est véri­fié, en premier lieu, avec le problème de la conduite de sa voiture : elle a d’ac­cepté de ne plus l’uti­li­ser. Ouf, car Arlette prenait des liber­tés avec le code de la route !

Autre souci, toujours à son domi­cile, elle n’ar­ri­vait plus à gérer les plateaux repas, sa toilette, son grand jardin et surtout les repères dans le temps. Une belle mobi­li­sa­tion du quar­tier a permis de l’en­tou­rer dans ces moments de confu­sion où elle se rendait compte qu’elle était perdue. Et grâce à cette atten­tion toute en douceur, elle a progres­si­ve­ment lâché prise et a commencé à faire confiance.

Elle a pu faire peu à peu connais­sance de la Maison de Retraite, l’EH­PAD Stépha­nie de la Croix rouge où je l’em­me­nais chaque semaine dans le cadre de la Halte Répit Alzhei­mer.

Un jour, elle m’a demandé d’y entrer car elle s’en­nuyait chez elle.

Restait le problème de son petit chien Athos, qu’elle avait récu­péré, d’une pension­naire de l’EH­PAD qui ne pouvait plus s’en occu­per. Que faire ? La provi­dence nous a aidés et la Direc­trice a accepté qu’Ar­lette entre avec Athos.

Alors, notre groupe d’amies s’est mobi­lisé : Agnès et Béatrice pour son trous­seau (tri, marquage). Chris­tine et moi pour le mobi­lier.

Le jour du démé­na­ge­ment, Virgi­nie est arri­vée pour prendre Arlette et l’em­me­ner au broyage du pain, de sorte qu’elle n’a pas vu les meubles partir. Il faut dire qu’Ar­lette, déjà bien dimi­nuée, a parti­cipé acti­ve­ment à l’ate­lier de récu­pé­ra­tion du pain, pendant de nombreux mois. Elle faisait l’ad­mi­ra­tion de tous quand elle garait sa voiture en marche arrière entre un mur et un arbre à quelques milli­mètres.

A son arri­vée à Stépha­nie, elle était heureuse et surtout en pleine confiance. Anto­nio, un voisin égale­ment à Saint Vincent de Paul, a passé l’après-midi avec moi, dans sa nouvelle chambre, pour suspendre tous les cadres et instal­ler au mieux Arlette. Ce fut une belle chaîne de soli­da­rité frater­nelle.

A comp­ter de son entrée, Arlette a parti­cipé à toutes les acti­vi­tés et s’est mise à aider les plus fragiles en pous­sant les fauteuils roulants. Un modèle d’in­té­gra­tion selon la maîtresse de maison. Elle avait ainsi oublié son ancienne vie de soli­tude et de détresse et présen­tait un visage serein et heureux.
J’étais vrai­ment soula­gée de la savoir si bien après les mois très durs qu’elle avait vécus.

Aujour­d’hui, la mala­die a pris le dessus, Arlette ne me recon­naît plus ; elle fait semblant en m’ap­pe­lant « ma grande » … Beau nom qu’elle donne à toutes les personnes qui la visitent ainsi qu’à sa nièce avait laquelle elle a des rendez-vous télé­pho­niques.

Mais son visage est apaisé ; il n’y a pas de révolte. Elle est simple­ment là, au milieu des autres …

Merci à toute l’équipe de Saint Vincent de Paul et au Seigneur pour leur soutien. Les échanges et les prières que nous parta­gions lors des réunions mensuelles ou en début de messe m’ont apporté un grand récon­fort, ainsi que toute notre compli­cité avec les amies et les voisins qui se sont dévoués. C’est un vrai bonheur d’être soutenu dans ces moments-là par cette frater­nité si forte ».

TOUS, soyons des veilleurs ! Repé­rons la soli­tude dans laquelle peuvent s’en­fer­mer certaines personnes autour de nous. Jésus lui-même nous a dit qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à rece­voir. Si vous connais­sez des personnes seules dési­rant béné­fi­cier de cet accom­pa­gne­ment, si vous souhai­tez deve­nir béné­vole, si vous souhai­tez aider les plus dému­nis, si vous dispo­sez simple­ment d’une heure de temps libre, soyez les bien­ve­nus ! N’hé­si­tez pas à le faire savoir

Perma­nence : mardi et jeudi de 10h à 12h au 13 rue de Crimée à Houilles.
Président : Jean-François Berger
Contact : Secré­ta­riat de la paroisse : 01 39 68 48 80 et mail : svdp@­pa­roisse-houilles­car­rieres.fr