Restaurons la joie de fêter Noël ensemble !
Le café sympa : un moment de partage très convivial
C’est une nouvelle famille pour certains, un lieu de rencontre pour d’autres, les « cafés sympas » attirent régulièrement une soixantaine de participants. Un succès remarquable pour ces temps de convivialité qui se tiennent le jeudi, tous les quinze jours, dans l’un des vingt villages de la paroisse Saint-Jean-François-Régis sur Lez dans la Drôme.
9h30
Roger Peloux, ancien maçon, prépare son cabas pour se rendre au café sympa. Aujourd’hui, il a lieu à Taulignan, village médiéval de la Drôme provençale. Il est chargé d’apporter le pain, on l’appelle d’ailleurs souvent « monsieur le boulanger ». Roger a rejoint le café sympa dès sa création en 2011, après avoir traversé une période difficile au niveau professionnel. Cela m’a offert de la gaieté et j’ai pu faire des connaissances », souligne-t-il.
9h45
Un autre habitué vient chercher « monsieur le boulanger ». Le covoiturage est une institution pour se rendre aux cafés sympas. En effet, beaucoup n’ont pas de voiture et sont donc peu mobiles. Pour rompre l’isolement et la solitude, tout un système s’est mis en place. « Nous essayons de nous entraider », confie Roger. « Il existe une vraie solidarité. C’est ce qui fait la solidité de notre groupe », ajoute Ghislaine Ruffo, coordinatrice de l’initiative.
10h
Le café sympa commence dans la salle des fêtes. Une certaine effervescence gagne le lieu. « On aime se retrouver. Ces moments m’apportent du réconfort, de l’épanouissement et des rencontres sincères. Ça évite que je pense à mes soucis pendant quelques heures. Une réelle bouffée d’oxygène », raconte Josiane Lhermet, mère au foyer. D’ailleurs, le maire de Taulignan, Jean-Louis Martin, venu saluer la foule, ne s’y trompe pas : « C’est agréable de voir une telle solidarité et une telle abnégation pour lutter contre cette solitude qui nous ronge. » Pendant ce temps, certains prennent leur café ou leur thé ; d’autres ont foncé sur les jeux de société ou font simplement causette.
11h30
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Anne-Marie, de Marie-Thérèse et d’Hervé. Les dames ont eu des plantes et tous les trois ont soufflé leurs bougies, entourés de leur « famille ». Car pour beaucoup, c’est une véritable famille qu’ils retrouvent ici. « Certains se voient en dehors des cafés sympas, ils vont au cinéma, font des balades. Et parfois, des couples peuvent se former… L’un a même débouché sur un mariage où l’on a tous été invités ! » s’enthousiasme Ghislaine.
12h
Le déjeuner approche. En cuisine, on s’active pour disposer les plats que chaque participant a apportés : civet de sanglier, salade marocaine, et « des dizaines d’autres mets préparés avec amour », sourit Ginette Tavan, ancienne costumière. Le repas se déroule dans une ambiance sonore soutenue. À l’arrivée du chariot des desserts, plus un bruit, chacun regarde avec appétit les tartes, flans et gâteaux faits maison. Après le déjeuner, les organisateurs ont prévu une visite du musée de la soie pour ceux qui veulent poursuivre ce moment de partage. Une belle façon de nouer un peu plus ce lien, non pas en soie, mais bien en or qui s’appelle l’amitié.
Partenaires contre la solitude
Le « café sympa » se déroule tous les quinze jours, le jeudi, dans l’un des vingt villages de la paroisse Saint-Jean-François-Régis sur Lez dans la Drôme. Initié en 2011 par quatre mouvements caritatifs : la Société de Saint-Vincent-de-Paul, le Secours catholique, l’ACAT et le CCFD-Terre Solidaire, l’initiative a immédiatement remporté un vif succès localement. Elle a ainsi obtenu le soutien d’élus locaux et a pu perdurer. Ce modèle pour rompre la solitude et apporter de la convivialité pourrait être dupliqué prochainement à Valréas dans l’Enclave des Papes (Vaucluse).
Par Alain Ricci, journaliste
Extrait d’Ozanam magazine n° 224