Un numéro vert contre la solitude à Salon-de-Provence

Les béné­voles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul de Salon-de- Provence ont voulu prolon­ger dans leur région la grande cause natio­nale contre la soli­tude (2011) en créant un numéro vert d’écoute télé­pho­nique. Une colla­bo­ra­tion locale est née pour venir en aide aux personnes isolées.

Dans la suite de la Grande Cause natio­­nale contre la soli­tude de 2011, la SSVP de Salon-de- Provence a lancé la créa­tion d’un numéro vert, d’écoute télé­pho­nique. Les Vincen­tiens ont proposé aux asso­cia­tions et élus locaux de prendre part à cet ambi­tieux projet.

Appré­hen­der les non-dits

Séduit par l’ini­tia­tive, le maire a suggéré que ce numéro soit régi par le CCAS qui dispo­sait déjà d’un stan­dard. Le Secours catho­lique, les équipes Saint-Vincent et la Croix- Rouge se sont aussi asso­ciés au projet. Cette colla­bo­ra­tion a alors permis à l’ini­tia­tive de béné­fi­cier d’une belle publi­­cité dans les jour­naux locaux.

La quin­zaine de béné­voles, is­sus de toutes les asso­cia­tions parti­ci­pantes, dont ceux de la SSVP déjà formés à l’écoute directe, ont ensuite reçu une forma­tion à l’écoute télé­­pho­nique. Celle-ci néces­site en effet une approche spéci­­fique, afin d’ap­pré­hen­der les « non-dits ». Le numéro vert permet ainsi aux personnes qui n’osent pas venir vers la SSVP, au CCAS ou dans les maisons de soli­da­rité, d’ex­­pri­mer leur problème, sur un stan­dard convi­vial.

Distin­guer les soli­tudes

Ce fil d’écoute accom­pagne les personnes et les aide à discer­ner leur soli­tude. Les écou­tants distinguent la « soli­tude ressen­tie » de la véri­table soli­tude. Le béné­­vole aide l’écouté à prendre conscience qu’il n’est pas aussi seul qu’il le croit, qu’il est pris en charge par une as­sis­tance sociale notam­ment. Ce numéro vert permet aux appe­lants de comprendre qu’ils ne sont pas en dehors de la société. Pour ceux qui seraient dans une véri­table soli­tude, sans aucun lien social, le numéro déclenche des actions immé­diates via des struc­tures spécia­li­sées, lorsqu’il y a des problèmes d’ad­dic­tions par exemple. En 2016, le dispo­si­tif fonc­tionne pour­tant à un rythme moins soutenu, faute de béné­­voles. L’équipe s’ef­force de recon­tac­ter les personnes qui auraient appelé en dehors des heures d’écoute régies par le CCAS, c’est-à-dire essen­tiel­­le­ment le soir et le week-end. La struc­ture méri­te­rait d’être plus étof­fée pour répondre à la forte demande.

Extrait Ozanam maga­zine n°219 – p.24