Visite à domicile “St Vincent de Paul est venu à mon secours”

NICOLE, 77 ans, habite au 7e étage d’une grande tour à Châtel­le­rault. Elle vivait seule et isolée avant que la Société de Saint Vincent de Paul ne vienne à son secours. Elle confie son témoi­gnage poignant.

Comment avez-vous rencon­tré la Société St-Vincent-de Paul ?

C’était il y a 6 mois. J’étais dans la peine. J’avais des problèmes de santé et de finances et tout cela ne va pas ensemble. Avant, je travaillais à mon compte en vendant des produits sur les marchés. Main­te­nant, je suis retrai­tée. Il ne reste plus rien. Mais il est diffi­cile d’al­ler vers les autres. Il y a 5 ans, mon assis­tante sociale m’a amenée au local de la SSVP mais je n’y étais pas retour­née…Je n’avais envie de rien. Récem­ment, j’ai vécu avec un paquet de pâtes pendant une semaine. Cela a été affreux.
J’ai pensé à dispa­rai­tre…­Mais un beau jour du mois de juillet : dring! Josiane, béné­vole à la SSVP, a sonné à ma porte. Cela m’a redonné le moral. Saint-Vincent-de-Paul est venu à mon secours. Main­te­nant, chaque semaine, je l’at­tends.

A quoi ressem­blaient vos jour­nées avant cette rencontre ?

Que ce soit Noël, la fête des mères ou mon anni­ver­saire, j’étais seule.  Aucun de mes 7 enfants et petits-enfants ne me rend visite ni ne m’ap­pelle.Donc je dormais et comme je ne mangeais pas, je prenais ma petite pilule et me recou­chais. Je regar­dais par la fenêtre toute la jour­née. Mais de ma chaise, je ne peux voir que le ciel, pas les arbres, ni les enfants qui courent… Quand Josiane est venue, je me suis sentie revivre. Aujour­d’hui, je me sens « gaîte, gaîte », comme on dit chez moi !

Comment se passent les visites de Josiane?                                              

La première fois, elle est arri­vée avec un gros colis alimen­taire qui m’a bien aidée. Ensuite, elle est venue régu­liè­re­ment chez moi, souvent avec un petit colis. Je lui ai dit que j’ai­mais bien les puzzles, elle m’en a apporté plusieurs. Parfois, nous nous prome­nons. Nous avons rendu visite ensemble à une dame bien plus handi­ca­pée que moi. La semaine dernière, Josiane est venue me cher­cher pour aller voir une magni­fique crèche à l’église. Il y avait une autre dame chez qui nous avons bu un choco­lat chaud. Josiane m’a aussi invi­tée au gouter de Noël de la SSVP. Je n’avais pas très envie d’y parti­ci­per mais fina­le­ment, j’ai passé un très bon après-midi à chan­ter avec les jeunes et à vivre le moment spiri­tuel. Et le hasard fait bien les choses : j’étais assise à côté de mon voisin d’im­meuble ! Je ne le connais­sais pas, il est très gentil. Nous avons ri et trinqué ensemble.

Quel conseil donne­riez-vous à quelqu’un qui, comme vous avant, se sent seul et isolé ?
 

Ne faites pas comme moi.je réalise que j’ai eu tort de me lais­ser sombrer douce­ment. Faire le premier pas, c’est toujours très diffi­cile, croyez moi. On n’a pas envie de deman­der de l’aide à des gens que l’on ne connait pas, ni de les ennuyer. Mais il ne faut pas hési­ter !

 

Extrait d’Oza­nam maga­zine n°212