Rassemblés pour se révéler
Se relever grâce à la photo
Grâce à la Conférence Sainte-Thérèse de Pierrefitte (93) qui lui a permis de renouer avec son métier de photographe, Angela espère se relever de ses années marquées par le rejet de sa famille.
Les larmes d’Angela coulent quand elle raconte comment elle en est arrivée à ce jour où elle présente son expo photo devant les 1 700 participants aux Rencontres de Lourdes : « mais ce sont des larmes de joie », assure-t-elle. « Grâce à la Société de Saint-Vincent-de-Paul et à ce projet, je suis passée du noir à la lumière », affirme la jeune femme, qui s’est maquillée et habillée avec soin pour célébrer l’événement.
Ces tirages au cadrage travaillé font la part belle aux regards et aux sourires. Les Vincentiens ont pu les découvrir à l’entrée de l’église Sainte-Bernadette tout au long des Rencontres Nationales. Un travail documentaire de plusieurs mois, réalisé dans plusieurs Conférences en Île-de-France, qui marque une belle revanche sur une histoire difficile. Depuis sa naissance il y a 38 ans en Tunisie, la jeune femme a connu l’abandon par sa mère chez des proches à l’âge de 12 ans, puis la menace du mariage forcé. Éprise de photographie, elle s’échappe et s’inscrit à l’Académie des Arts de Carthage. C’est là qu’elle y rencontre une chrétienne pour la première fois, et chemine vers la foi, ce qui lui vaut d’être battue plusieurs fois par des membres de sa famille. Elle obtient un diplôme en photographie et est même invitée au Festival de Cannes, mais vit des années d’errance et de peur, isolée et recherchée par sa famille. Aujourd’hui baptisée, Angela vit à Pierrefitte depuis 2021, dans un hôtel social, avec un compagnon bienveillant et leur petite fille de trois ans. Mais, pour survivre, elle a dû vendre son appareil photo, son outil de travail.
« Leur gentillesse et leur discrétion m’ont toujours beaucoup touchée », témoigne Michelle Le Bris, de la Conférence Sainte-Thérèse de Pierrefitte, qui accompagne Angela depuis plusieurs années. C’est elle qui a eu l’idée d’acheter un appareil photo à Angela, quand le Conseil national de France a lancé un appel à projets dans le cadre de Lourdes 2024. La photographe a intitulé son exposition « La famille sans-limites », un titre qui en dit long sur l’accueil qu’elle a trouvé à la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Grâce à ce projet, « ma vie va repartir pour le mieux », espère-t-elle aujourd’hui.
Marie-Claude
« C’est la première fois que je viens à Lourdes. C’est la Conférence de Blois qui m’a invitée, parce que je suis sous curatelle. La Société de Saint-Vincent-de-Paul m’a toujours beaucoup aidée. J’ai été touchée par les spectacles que l’on a vus et par le témoignage et l’émotion de la photographe. Aujourd’hui, je suis engagée à mon tour dans la Conférence, alors tout ce qu’on a vu me donne envie d’aider encore plus. »