Le Fourneau Economique, un partenaire et des racines communes

Entre la SSVP, installée en Martinique depuis 1852 et le Fourneau Economique – La Providence créé en 1902, c’est tout un pan de l’histoire sociale et caritative de notre département qui est représenté. Léandre POULLET, Président du Fourneau Economique depuis 4 ans répond à nos questions.
Quelles relations entretenez-vous avec la SSVP de Martinique ?
Nous travaillons en bonne entente depuis de nombreuses années et sommes complémentaires dans l’aide alimentaire que nous apportons aux personnes dans le besoin. Le Fourneau est plus orienté vers les personnes de la rue que la SSVP et tout comme cette dernière, il aide également des familles mais d’une manière différente.
En quoi consiste votre partenariat ?
Nous avons un objectif partagé : venir en aide aux personnes nécessiteuses. Pour ce faire nous essayons de mutualiser, autant que possible, moyens et ressources.
Il nous arrive ainsi de partager avec la SSVP un surplus de denrées, des stagiaires de la SSVP, parfois même certains de ses membres (actions de Carême), viennent nous aider à la pré
paration et à la distribution des repas. Nous venons, par exemple, de signer une convention pour la mise à disposition par la SSVP de son véhicule utilitaire avec chauffeurs-livreurs pour aller récupérer auprès de la BAM des marchandises pour notre compte.
Plus qu’un partenariat entre vos deux associations, ne peut-on pas parler de lien filial ?
Il est vrai que le Fourneau a une histoire commune avec la Société de St Vincent de Paul puisqu’il fut créé en 1902 après l’éruption de la Montagne Pelée par Adolphe TRILLARD, alors Président de la SSVP Martinique, avec l’aide des vincentiens de l’époque qui se sont fortement impliqués.
Toutefois nous sommes une association complètement indépendante.
On dit que le Fourneau Economique de Fort de France aurait inspiré Coluche pour la création de son premier « resto du cœur », suite à une visite qu’il aurait effectué avec son ami Carlos. Vérité ou légende urbaine ?
Je n’en ai pas été personnellement témoin mais Jacqueline BRESLER, l’actuelle présidente de la SSVP Martinique, en a entendu parler.
Toujours est-il que nos locaux et notre fonctionnement sont la copie conforme de la description que Coluche a faite le 9 novembre 1985 à Pierre Mauroy lors de l’entretien qu’ils ont eu à la mairie de Lille. Coluche expliquait alors « on a besoin concrètement de services municipaux dans le genre locaux … plutôt un endroit … un comptoir de passage … un local dans lequel on va travailler à la nourriture et on la distribuera aux gens qui ne font que passer ». Or nous avons bien un local-cuisine où sont préparés repas chauds ou sandwichs (environ 400 par jour) qui sont ensuite distribués aux personnes de la rue via un comptoir, une sorte de « guichet » mural.
Alors ouï-dire ou réalité ? A chacun de se faire son idée.