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Geneviève : le défi de vivre debout

La participation de Geneviève aux Rencontres Nationales du Partage était sa façon de dire merci à ceux et celles qui se sont battus avec elle pour reprendre goût à la vie. Touchée par la ferveur des participants, elle est prête à poursuivre l’aventure.

“Quand on m’a proposé de participer au spectacle avec les personnes accompagnées, j’ai tout de suite dit oui !”, témoigne Geneviève. “C’était pour moi une façon de dire merci “. En mai 2015, aux Rencontres Nationales du Partage, cette femme de 65 ans a chanté avec tous les Vincentiens “Nous voulons vivre debout !” Vivre debout, un sacré défi quand on a quitté l’école à 10 ans pour remplacer la mère auprès des derniers, quand il a fallu les laisser partir à la DDASS au moment de la mort du père. Plus tard, nourrice agréée, elle voit deux de ses protégés frappés par la maladie et son amoureux mourir à l’âge de trente ans. “C’est moi qui porte malheur !” pense-t-elle.

La tentation d’en finir

Écrasée par trop de galères, Geneviève coupe le contact, avec Dieu et avec les voisins. “Oui j’ai baissé les bras, je voulais en finir… Seule, avec 250 francs par mois, je n’y arrivais pas.” Ses voisines alertées ont appelé l’assistante sociale et, de fil en aiguille, un bénévole de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul est venu lui rendre visite. Merci à la Conférence de la SSVP de Morhange, merci à tous ceux qui la soutiennent, merci à tous ceux qui lui ont permis d’être encor debout aujourd’hui.

Il est dans la souffrance mais avec ses paroles, il donne du courage !

Geneviève ne se plaint pas. Elle parle de sa vie sans s’attarder sur les moments difficiles. La pudeur domine. “La dame de Saint-Vincent-de-Paul est venue chez moi. J’avais honte… mais tout de suite, elle m’a adressé des paroles réconfortantes. Cela m’a aidé à relever la tête.” À partir de cette visite, Geneviève renoue petit à petit avec la vie grâce aux voisins puis aux amis d’enfance qu’elle retrouve.

Aider les autres pour s’aider soi-même

La force de Geneviève est de vouloir aider. “Je voulais faire comme mes parents qui étaient très généreux. Ils partageaient tout.” Alors elle se lance dans le bénévolat comme une revanche. Elle s’engage dans le Centre le Lierre à Thionville, une association de quartier. Dernièrement, elle a suivi une formation en vidéo pour recueillir des portraits. Cela lui permet de découvrir des jeunes formidables.
Au gré des engagements associatifs, Geneviève cherche cette réconciliation avec elle-même. Les Rencontres Nationales du Partage de la SSVP sont arrivées à point nommé dans sa démarche. ” Moi je ne voulais pas monter sur scène alors j’ai fait la “voix off”. Le travail avec le metteur en scène et toute l’équipe a été passionnant. Ça a soudé l’équipe de Morhange et pour moi, qui ai été dans la galère, j’ai rencontré des gens qui y sont encore, comme Daniel de Reims. “ Geneviève, comme beaucoup, a été marquée par les textes puissants scandés par le slameur qui a bouleversé les spectateurs : “Il est dans la souffrance mais avec ses paroles, il donne du courage !”

Extrait d’Ozanam magazine n°215

 

genevieve, aidée par la SSVP de Moselle