Que voulez-vous trouver ?

Une bénéficiaire : « On sait pourquoi on est là, parce qu’on n’a pas le choix… »

Une quinquagénaire, en attendant son tour, hèle une connaissance et témoigne : « Tu vas à Crusem, ensuite ? Tu peux m’y emmener ? » L’homme lui dit que oui, sans demander où exactement, car il sait. Le Crusem fait partie d’un parcours  alimentaire bien établi à Saint Avold. Il s’agit du Secours populaire, à la Maison des associations, qui fait aussi sa distribution alimentaire le même jour. Puis il y aura l’étape aux Restos du cœur, « là, il y a de la viande, indique la dame d’une cinquantaine d’années. Mais moi je n’en mange pas, je la laisse pour mon gamin. Il mange déjà comme un homme. » La bénéficiaire explique que  les trois points de distribution ne suffisent évidemment pas. « Moi ça fait trois ans que je fais ça, depuis que mon mari m’a lâchée et laissée seule avec mon gosse. Je voudrais travailler mais je n’ai plus le droit à cause d’un problème de cœur. Et en même temps, on me refuse ma pension d’invalidité. ». Et de résumer sa situation financière : « J’ai 650 € de RSA. Après le loyer, les assurances et tout, il me reste 15 €. Même pas de quoi habiller mon fils… »
Pour elle, la conférence Saint-Vincent-de-Paul est l’étape où elle se sent le plus à l’aise : « Ils sont super gentils, aimables. Vraiment, si j’avais de quoi, je le leur donnerais quelque chose ».
Un bénévole confirme : « On fait en sorte d’être sympa, en effet. Parce qu’un accueil chaleureux, c’est vraiment ce qu’ils cherchent ».
Une autre bénéficiaire explique qu’elle a perdu les aides pour son fils et que depuis deux ans elle se rend à la conférence Saint-Vincent-de-Paul. « C’est vraiment très utile ». Quand à une possible gêne, elle assure : « On n’a pas honte. On sait tous pourquoi on est là. C’est parce qu’on n’a pas le choix. ».