L’histoire de Saint Vincent Diem.
Françoise Leroy
129 avenue Aristide Briand
68200 Mulhouse
Chère Madame,
Suite au concert de Bartenheim j’ai eu l’agréable surprise d’apprendre que vous étiez intéressée par notre association Saint Vincent Diem et je vous en remercie vivement.
Aussi en quelques mots je voudrais évoquer l’histoire de Saint Vincent Diem.
Notre pensionnat a été mis en place au Vietnam par Madame Boulay.
Cette personne est Vietnamienne d’origine, mariée à un Français de Bartenheim, Haut Rhin.
Dès qu’elle a pu retourner au Vietnam (1994), elle a été effarée par la misère qui régnait dans certains lieux Aussi a-t-elle décidé d’agir.
Avec Sœur Jocelyne, une religieuse vietnamienne de Saint Vincent de Paul elle a fondé cette maison dans le but de donner une éducation aux enfants très pauvres de Saigon actuellement Ho- Chi –Minh- Ville.
Sœur Jocelyne était installée dans un quartier très populaire de Saigon et a mis en place un système de parrainage au profit de 70 enfants auxquels elle procure nourriture, vêtements, éducation ;
Actuellement nous sommes œuvre associée aux conférences Saint Vincent de Paul du Haut Rhin et nous dépendons du Conseil départemental du Haut Rhin. C’est la société saint Vincent de Paul qui nous délivre les reçus fiscaux chaque année.
Nous assurons la scolarité de 70 fillettes et jeunes filles à raison de 25 € par mois.
Mais Sœur Jocelyne nous a quittées quand sa hiérarchie lui a demandé de prendre la responsabilité des 8 écoles primaires mises en place par les Sœurs de la Charité pour les enfants de la rue.
Elle est remplacée par Sœur Laetitia qui parle français et par sœur Tam, une jeune sœur très dévouée .
Notre manière de fonctionner est double :
-Au pensionnat, Sœur Tam accueille en permanence une dizaine de filleules qui n’ont plus de parents ou qui ont des parents maltraitants ; le plus souvent ces enfants sont envoyés par les services sociaux de la ville ou par des sœurs soignantes .
Pour ces filleules pensionnaires nous assurons tout le nécessaire : toit, nourriture, vêtements, uniformes d’écolières, livres et bien sûr vélo .Elles sont entièrement prises en charge par l’association.
-Les 60 autres qui ont des familles ne vivent pas au pensionnat .Elles suivent leur scolarité dans leur quartier ; mais c’est nous qui assurons les fournitures scolaires, la ½ pension, les transports, l’uniforme, et, pour chacune d’elle nous indemnisons les parents afin qu’ils acceptent que leur fille n’aille pas travailler et ne rapporte pas d’argent, chaque mois elles viennent chez les Sœurs avec leurs notes, leurs problèmes et leurs réussites; toutes sont des enfants très pauvres, condamnées à la mendicité, à travailler la terre au lieu d’aller à l’école ou être embauchées comme domestiques dans les grandes maisons.
Au Vietnam les fillettes semblent
épargnées par la prostitution liée au tourisme mais Sœur Jocelyne a fait le choix d’aider les filles toujours plus maltraitées que leurs frères à l’intérieur des familles. Elle choisit aussi les aînées parce que ce sont elles les plus systématiquement sacrifiées.
Il arrive parfois que certaines filleules n’ont pas été déclarées à la naissance et nous en avons quelques unes à qui il a fallu redonner une identité.
Sœur Jocelyne a fait aussi le choix de prendre des fillettes capables de suivre en classe. Son but est de les conduire le plus loin possible pour qu’elles tirent leurs familles vers le haut.
Il est beaucoup demandé à nos filleules : celles qui vivent au pensionnat n’ont plus de familles, les coups de cafard sont fréquents et celles qui sont dans les familles n’ont pas de bonnes conditions de travail ;
Elles sont souvent dans des familles mon parentales et ont la charge des petits frères et sœurs ; toutefois elles sont toutes d’une extraordinaire bonne volonté.
Notre but est de les conduire au bac mais il arrive qu’elles nous quittent pour travailler après le brevet .Mais même quand elles nous quittent à 15 ans, elles savent se débrouiller dans la vie.
A la suite de Madame Boulay nous avons repris en 2002 la maison d’enfants,
C’est Madame Boulay qui a donné ce nom de Vincent Diem à notre pensionnat.
Saint Vincent Diem est un prêtre vietnamien mort martyr en 1838.
De nombreux parrains et marraines ont déjà visité le pensionnat et nous mêmes y sommes allés en 2000, 2007, 2010 ,2013 et 2016, pour soutenir Sœur Jocelyne.
Je crois maintenant avoir tout dit.
Amitiés de nous toutes.
Françoise LEROY