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Lina, stagiaire éducateur spécialisé à Vannes

Témoignage de Lina 

Actuellement en première année de formation pour obtenir le diplôme d’éducateur spécialisé à Askoria Rennes,STAGIAIRE (11)

j’ai eu l’occasion d’effectuer un stage de 15 semaines au siège de la SSVP 56.

Au quotidien, j’ai pu participer à l’accueil des bénéficiaires de 9 à 12h00.

Par rapport à mon projet de stage, j’ai passé au minimum une heure sur la matinée au point café. Cette présence, dans cet espace convivial où les bénéficiaires peuvent se « poser », m’a permis d’amorcer une relation avec ceux-ci, point de départ d’un possible accompagnement futur. Le but était de se mettre à disposition, d’échanger avec les personnes sur ce qu’elles amènent comme sujet de discussion.

Je partais donc du discours de l’autre comme appui à l’échange. J’essayais si besoin de mettre en pratique la reformulation dans l’objectif de libérer la parole, les ressentis de l’autre.
Au cours de ces matinées, j’ai participé également aux entretiens individuels des personnes ayant une demande particulière (généralement matérielle) avec la présence ou non du coordinateur de journée. L’enjeu était de recueillir des éléments d’anamnèse, de compréhension du vécu de la personne, la demande réelle de la personne, pour ensuite envisager, éventuellement, d’y répondre. Ma place était donc de mettre à l’aise la personne pour qu’elle livre des éléments qui me permettaient de mieux saisir sa singularité.
Lorsque la SSVP propose à un démuni d’être logé dans l’hébergement d’urgence du Carmel (dépendant également du secours catholique), ma place était de bâtir ensemble, d’accompagner cette personne dans son projet social et/ou éducatif (accompagnement à des rendez-vous, prise de contacts avec partenaires pour décanter la situation du mieux possible etc.) étant donné que cette affectation à ce logement n’est que dépannage et n’est valable initialement que pour une durée d’une semaine.

Ces accompagnements s’effectuaient par moment les matins mais également les mardis et jeudis après-midi. Si ce n’était pas le cas, ces deux après-midi me permettaient d’être en contact à des partenaires, d’établir une actualisation du dossier spécifique à l’action sociale ou encore de travailler sur mes dossiers personnels (attendus de formation). Ma place était également de rendre compte de mes actions verbalement et/ou par écrit dans les dossiers individuels des personnes que j’accompagnais.
Tous les lundis, la SSVP propose un déjeuner aux bénéficiaires moyennant une participation d’un euro. Ma place était alors de participer, aux préparations du menu, au service à table des bénéficiaires ainsi qu’au nettoyage et rangement des locaux. L’objectif était alors de leur apporter un mieux-être de part un repas complet (établit par un ancien cuisinier) et une bonne humeur apparente. Ici, l’enjeu était qu’ils oublient momentanément toutes leurs préoccupations lors de ce déjeuner, qu’ils se posent et qu’ils profitent de l’instant présent.

Tous les mercredis après-midi, j’étais présente au Secours Catholique pour participer aux entretiens qui s’y établissaient, et plus particulièrement auprès des personnes en procédure de demande d’asile. Lors des moments où il n’y avait pas d’entretien, j’étais présente au point café où j’y retrouvais des personnes régulières de la SSVP. En effet, les bénéficiaires qui viennent le matin à la SSVP, vont souvent l’après-midi au Secours Catholique.

Ainsi, ma place pouvait être de faire un pont, faire médiatrice entre ces deux associations qui sont étroitement en lien notamment pour les aides financières. Le soir de cette journée, j’allais distribuer la soupe aux bungalows (hébergement d’urgence de l’AMISEP lors de la trêve hivernale) à ceux qui le souhaitaient.
Tous les vendredis, je participais à l’accueil ordinaire en prenant spécifiquement un temps avec mon tuteur de stage pour évoquer des situations, des questionnements relatifs à mon positionnement en tant que stagiaire en formation d’éducatrice spécialisée.
Le samedi, je participais à l’accueil ordinaire du matin puis à l’abri de jour l’après-midi qui consiste à proposer les locaux de la SSVP comme refuge, permettant aux bénéficiaires d’avoir un endroit où être au chaud le week-end. En fonction des donations, ma place était de veiller à la bonne distribution alimentaire en fonction du nombre de personnes présentes au moment du déjeuner. Ma place était également de faire respecter les règles de fonctionnement de l’abri de jour : à savoir pas d’entretien individuel, de douches etc. ; tout en favorisant une atmosphère paisible (participation à des jeux, discussions etc.).
Ainsi ce stage m’a permis d’être en contact avec un public que j’accompagnerai peut-être dans mon futur travail. Public que j’avais déjà eu l’occasion de côtoyer lors de mon bénévolat de 3 ans à la Croix-Rouge, ce qui m’avait permis de prendre conscience du parcours des bénéficiaires ayant des difficultés d’ordre sociale.

Ce stage au sein de la SSVP m’a donc permis de mieux cerner les demandes d’autrui, mon action se traduisant néanmoins que par des accompagnements à court terme étant donné que nous sommes ici, dépendant de la présence de la personne concernée.
Ce stage a été riche en expérience. En effet, celui-ci m’a permis d’approfondir mes compétences professionnelles, de découvrir cette association que je ne connaissais pas initialement, ainsi que de connaître les différents réseaux, partenaires gravitant autour de l’action de la SSVP.
Ayant été très bien intégrée au sein des différentes équipes de journées, je tenais à remercier l’ensemble des bénévoles qui m’ont permis de trouver ma place en tant que stagiaire ES.

Merci Lina pour ton sourire, ton attention, ta force d’écoute et de travail