Une épicerie solidaire à Mende : le projet d’un département

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Grâce à un parte­na­riat avec le Secours catho­lique, les orga­nismes sociaux locaux et quelques super­mar­chés, la SSVP de Lozère a ouvert la première épice­rie soli­daire du dépar­te­ment. Depuis le 12 mai dernier, les béné­voles y accueillent un nouveau public, souvent inconnu des asso­cia­tions.

Les béné­voles de la So­ciété de Saint-Vincent-de-Paul de Lozère, conscients des limites de la distri­bu­tion alimen­taire, ont entre­pris de créer une épi­­ce­rie soli­daire à Mende. Les Vincen­tiens ont proposé aux asso­cia­tions cari­ta­tives et orga­nismes sociaux locaux de s’im­pliquer avec eux dans ce projet ambi­tieux.

L’union fait la force

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L’épi­ce­rie a vu le jour en mai 2015. Elle est co-gérée par la SSVP et le Secours catho­lique. Des parte­naires – le Centre Médico-Social, l’UDAF, l’as­so­­cia­tion La Traverse (réin­ser­tion par le loge­ment) et la Mission locale – garan­tissent le suivi social des adhé­rents. Laurent Brager, président de la SSVP du dépar­te­ment, se réjouit de cette alliance : « À plusieurs, tout est plus simple, moins onéreux et cela permet de gagner en crédi­bi­lité auprès des acteurs locaux. » 
Grâce à la douzaine de béné­voles très inves­tis, la struc­ture ouvre les mardis et jeudis après-midi. Elle n’a pas non plus fermé de cet été ! Une quin­zaine de béné­fi­­ciaires fréquentent les lieux. Aucun n’avait osé deman­­der une aide alimen­taire aupa­ra­vant, refu­sant d’être « assisté ». Ici, on paye les produits que l’on choi­sit. Le prix est symbo­lique, mais on est reçu comme un client à part entière. Travailleurs pauvres, retrai­tés, inté­ri­­maires, étudiants sans res­­sources, touchent tous les mini­mas sociaux. Les éco­­no­mies qu’ils réalisent par l’épi­ce­rie leur permettent de concré­ti­ser un projet : répa­rer leur voiture pour conti­nuer de travailler, amélio­rer leur habi­tat, etc.

 

Un concept qui profite à tous

Un double parte­na­riat permet un appro­vi­sion­ne­ment régu­­lier : l’As­so­cia­tion Natio­nale de Déve­lop­pe­ment des Épice­ries Soli­daires (ANDES) octroie des crédits, et les entre­prises de la grande distri­bu­tion offrent des denrées dont la date de péremp­tion est proche. Quant aux produits frais, les respon­­sables de l’épi­ce­rie souhaitent s’ap­puyer prochai­ne­ment sur les produc­teurs locaux et les jardins de Cocagne.
Mi-septembre, l’ANDES initie la première collecte déma­té­ria­li­sée au profit de l’épi­­ce­rie soli­daire : les clients du super­mar­ché parte­naire peuvent faire un don sur un bon spécial, lors de leur pas­­sage en caisse. Gageons que cette opéra­tion inno­vante remporte un franc succès et qu’elle sera bien­tôt propo­sée dans d’autres enseignes.

Extrait d’Ozanam maga­zine n°215