Avec saint Vincent de Paul, agir dans le monde pour aller vers les pauvres
La précarité en France
En France, on compte de nombreuses personnes en situation de précarité. Bien qu’elle puisse désigner des réalités bien différentes, ce mot renvoie à des situations dans lesquelles des personnes sont confrontées à un manque qui entrave leur quotidien.
La précarité a même un effet de double peine pour les personnes qui sont touchées, car une exclusion sociale s’ajoute bien souvent aux difficultés rencontrées.
La précarité va au-delà d’une situation de pauvreté puisqu’elle ne se limite pas à un aspect matériel : elle concerne aussi les relations sociales. Parmi les différentes sortes de fragilité en France, on distingue donc d’un côté la précarité économique et matérielle et de l’autre la précarité sociale.
Bien consciente de ces problèmes, la Société de Saint-Vincent-de-Paul agit chaque jour activement contre chacune d’entre elles et fait de la lutte contre la précarité une priorité.
Les différentes précarités économiques
On distingue plusieurs types de vulnérabilité : par la nature du manque, mais aussi par son intensité.
La très grande précarité
En France, la grande précarité matérielle et économique concerne notamment les personnes sans-abris.
Passant leurs journées dans des habitats de fortune faits de cartons ou de matelas usagés, les personnes sans-abri vivent dans le dénuement le plus total. Elles vivent souvent avec de très faibles ressources économiques et sociales. Sans logement et la plupart sans emploi, beaucoup sont plongées dans un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.
Leur quotidien est éprouvant. Elles sont alors confrontées aux températures extrêmes en été comme en hiver, n’ont pas accès aux soins et à l’hygiène et s’exposent à des carences alimentaires. Elles dépendent alors de la manche ou de l’aide alimentaire proposées par des associations comme la Société de Saint-Vincent-de-Paul pour subvenir à leurs besoins élémentaires et remonter la pente.
Parfois dans la même situation que les personnes vivant dans la rue, les personnes en exil (migrants) et sans-papiers sont parfois confrontées à cette situation de grande précarité.
N’étant pas en capacité de faire valoir leurs droits (barrière de la langue, barrières administratives…), ou ne bénéficiant pas de droits sociaux, elles peuvent être reléguées au ban de la société. Bien souvent, ce n’est que grâce à des réseaux associatifs ou de solidarité qu’elles peuvent éviter la rue, être hébergées et progressivement se réinsérer dans la société.
La précarité cachée
Les situations de précarité extrême mentionnées ci-dessus font partie des plus visibles au quotidien : il n’est malheureusement pas rare de voir des personnes sans domicile fixe dormir dans la rue. Mais ces situations extrêmes ne doivent pas en faire oublier d’autres, moins visibles, malgré des difficultés bien réelles.
Pauvreté économique et instabilité
L’origine d’une situation de précarité se trouve bien souvent dans le manque de ressources économiques et dans l’instabilité que peut connaître une personne ou un ménage.
La précarité économique
L’aspect économique est un des facteurs les plus importants de la précarité. De faibles ressources économiques peuvent en effet empêcher des ménages modestes de manger à leur faim, de se soigner, de se procurer un logement ou encore de payer leurs factures.
Les personnes qui sont en situation de chômage ou qui touchent des allocations comme le RSA peuvent être considérées comme précaires, notamment en cas de situation familiale “difficile” (familles nombreuses par exemple).
On pourrait alors penser que disposer d’un emploi à temps plein est une barrière contre la précarité financière, mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas.
Faiblement rémunérés, certains emplois ne permettent pas aux employés de vivre décemment. D’autres travailleurs sont parfois contraints de consentir au travail non déclaré, souvent en dessous du seuil de pauvreté. Si celui-ci présente des avantages pour l’employeur, il est illégal et néfaste pour le travailleurs, car sa rémunération n’est donc pas soumise aux minima et ne donne accès pas de droits sociaux (chômage, retraite, santé). Ces travailleurs seront alors exposés à la précarité tant que leur travail ne sera pas déclaré.
Un emploi à temps plein n’est donc pas gage de confort et peut même résulter en une situation de précarité, mais cela est amplifié lorsque s’ajoute l’instabilité.
L’instabilité des situations
L’instabilité se conjugue bien souvent à la précarité économique. En France, on estime que 3,3 millions de travailleurs sont précaires au regard de leur emploi instable. Disposant de contrats à durée déterminée (CDD), de contrats intérimaires ou à temps partiel, ils sont confrontés à une incertitude du lendemain et jouissent généralement de ressources limitées.
Au-delà du monde du travail, c’est aussi l’instabilité familiale qui peut également amplifier la précarité vécue. Divorces, séparations, femmes battues, décès, père inconnu… Beaucoup de ces situations engendrent des familles monoparentales, dans lesquelles ces mères célibataires portent fréquemment l’ensemble de leur famille sur leurs épaules. Elles doivent alors pourvoir à l’ensemble des besoins de leurs enfants, y compris lorsqu’elles disposent de ressources limitées.
Précarité : le cas particulier du logement
Un autre cas de précarité qui n’est pas toujours visible aux yeux de tous est celui du logement et de la pauvreté énergétique. Celle-ci recouvre deux problèmes et touche bien souvent des foyers dont les revenus sont modestes, voire sous le seuil de pauvreté.
Du fait d’une situation économique précaire couplée à la hausse du prix de l’énergie, certains ménages vulnérables éprouvent actuellement des difficultés à payer leur loyer à temps ou à payer leurs factures. Dans une situation d’incertitude permanente, le risque d’impayés est important et la menace de l’expulsion plane sur eux dès la fin de la trêve hivernale.
D’autres subissent une précarité inhérente au logement. Par exemple, les “passoires énergétiques” désignent par exemple des logements humides et insalubres qui laissent échapper la chaleur à cause de leur mauvaise isolation. Les ménages qui y vivent, souvent des populations défavorisées, connaissent alors une situation de précarité énergétique. Ils voient alors leurs factures d’énergie (électricité et gaz) grimper en flèche durant l’hiver et n’ont parfois d’autre choix que de ne couper le chauffage et de subir des conditions de vie indignes.
Précarité économique (suite)
Grande pauvreté, difficultés économiques, instabilité, mal-logement… Ces situations contraignent les individus qui y sont confrontés à faire des choix. Ils doivent alors renoncer à se vêtir convenablement, opérer des coupes sur les courses alimentaires ou encore choisir de ne plus se chauffer pendant l’hiver.
Dans tous les cas, ces choix ont de grosses répercussions sur leurs vies personnelles ainsi que sur leur santé.
L’isolement : l’autre forme de précarité
Bien éloignée de la pauvreté économique, il existe une forme de précarité à laquelle on pense moins, qui est de l’ordre des rapports humains. L’isolement est pourtant un fléau qui touche de nombreuses personnes en France, où 3% des individus sont éloignés de leur famille (ou n’en ont pas) et ne voient jamais personne au quotidien.
Les plus concernés sont les personnes âgées qui finissent par se retrouver seules au gré des épreuves de la vie (veuvage, éloignement de la famille) ou encore des faits de société comme la fermeture des commerces et des services publics qui créent du lien social en campagne.
Sans jamais dialoguer, plongés dans une routine et oubliés de tous, le quotidien que vivent ces seniors est tristement déshumanisant. Beaucoup de personnes âgées perdent l’espérance et attendent alors que le temps s’écoule.
Nos actions pour combattre la précarité
Les bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul agissent chaque jour pour combler les manques liés aux problématiques sociales observés sur tout le territoire.
Chaque jour, pour combattre la précarité, ils tendent la main aux plus démunis, qu’ils aient une situation financière précaire ou qu’ils souffrent en silence d’un manque de lien social :
- en organisant des visites à domicile pour combattre l’exclusion et lutter contre la solitude ressentie et l’isolement social. La Société de Saint-Vincent-de-Paul propose également un accompagnement pour les mères célibataires qui se sentent seules et démunies qui, avec leurs enfants, constituent des ménages précaires vulnérables
- en distribuant de la nourriture à travers des maraudes, des restaurants sociaux et des épiceries solidaires pour apporter une aide alimentaire nécessaire à ceux qui en ont besoin
- en proposant un accompagnement administratif pour aider chacun à faire valoir ses droits
- en offrant une aide au logement (hébergement d’urgence, aide pour se réinsérer sur le long terme. La Société de Saint-Vincent-de-Paul cherche également à lutter contre la précarité énergétique des ménages défavorisés. Elle leur octroie des aides financières pour participer à à leurs factures d’énergie.
Face à ces situations de précarité, nos bénévoles apportent une aide essentielle tout en partageant un temps de dialogue et en créant du lien avec les bénéficiaires, pour les aider à retrouver l’espérance.