La solitude : définition, causes et comment la vaincre ?

Une jeune fille rendant visite à une dame âgée et isolée.

La Société de Saint-Vincent-de-Paul a placé la lutte contre la soli­tude au cœur de son action. Personnes jeunes, âgées, bien portantes ou en situa­tion de préca­rité, les visages de la soli­tude sont nombreux. Nos 17 000 béné­voles travaillent à soula­ger la détresse de ces personnes isolées qu’ils vont visi­ter chez elles, en maison de retraite, à l’hô­pi­tal ou encore dans la rue. La Société de Saint-Vincent-de-Paul alerte aussi l’opi­nion publique sur les situa­tions de soli­tude et d’ex­clu­sion.

 

Les prin­ci­pales causes de la soli­tude

Dans un monde où tout s’ac­cé­lère, les plus fragiles sont bien souvent lais­sés sur le bord du chemin. Rupture fami­liale, perte d’un emploi, décès d’un conjoint… Les situa­tions d’iso­le­ment sont nombreuses et leurs causes multiples. La pauvreté peut mener à l’iso­le­ment, la soli­tude peut aussi conduire à la préca­rité.

1 personne sur 10 souffre de soli­tude en France (étude Credoc-Fonda­tion de France 2016)

Selon l’IN­SEE, la soli­tude touche­rait plus les femmes que les hommes. Cette statis­tique corres­pond au profil des personnes soute­nues et accom­pa­gnées par la Société de Saint Vincent de Paul : en moyenne nous accom­pa­gnons plutôt des femmes âgées de plus de 60 ans, vivant seules et en situa­tion de pauvreté, mais nos espaces de rencontres sont ouverts à tous et toutes.

 

Les causes de la soli­tude lorsqu’on vit seul

Depuis une cinquan­taine d’an­nées, on observe une augmen­ta­tion du nombre de foyers compo­sés d’un seul résident. Cela concerne des personnes de tous les âges. Les prin­ci­pales causes de cette situa­tion sont l’al­lon­ge­ment de l’es­pé­rance de vie et le vieillis­se­ment de la popu­la­tion.

Les personnes peuvent se retrou­ver seules par choix ou du fait de situa­tions parti­cu­lières. On repère diffé­rentes carac­té­ris­tiques qui expliquent l’aug­men­ta­tion du nombre de foyers “mono-résident” :

  • Une entrée plus tardive dans la vie active ;
  • L’al­lon­ge­ment de la scola­rité et les diffi­cul­tés à trou­ver un emploi
  • L’aug­men­ta­tion des divorces et une hausse de l’in­sta­bi­lité des couples.

De tous ces facteurs découle une augmen­ta­tion du nombre de personnes vivant seules. La SSVP s’at­tache depuis toujours à combattre la soli­tude en entrant en rela­tion avec celles et ceux qu’elle touche.

 

Les causes de l’iso­le­ment rela­tion­nel

L’iso­le­ment rela­tion­nel est lié aux 5 réseaux de socia­li­sa­tion : réseau fami­lial, profes­sion­nel, amical, affi­ni­taire et terri­to­rial. Les personnes isolées socia­le­ment n’ont de fait, pas ou peu de rela­tions au sein de ces réseaux.

Il a été observé que les facteurs de l’iso­le­ment sont intrin­sèque­ment liés à la situa­tion socio-écono­mique ainsi qu’à l’au­to­no­mie. En effet, les personnes sans emploi, les inac­tifs et les personnes ayant un bas revenu sont plus suscep­tibles d’être coupés de leur cercles de connais­sances. Les personnes touchées par le handi­cap et la dépen­dance liée au grand âge sont forte­ment concer­nées par l’iso­le­ment rela­tion­nel.

Les personnes isolées n’ont pas d’en­tou­rage sur lequel comp­ter pour être soute­nues face aux diffi­cul­tés. L’iso­le­ment est une véri­table spirale menant à la préca­rité.

À la SSVP, nous mettons tout en œuvre pour recréer des liens sociaux avec et autour des personnes en proie à la soli­tude. En allant les visi­ter régu­liè­re­ment, en leur propo­sant des acti­vi­tés collec­tives, en les invi­tant à des repas, des sorties… Nous les réin­sé­rons dans la commu­nauté des Hommes.

 

Les causes du senti­ment de soli­tude

Plus d’un quart de la popu­la­tion française se sent exclue, aban­don­née ou inutile (Étude Credoc-Fonda­tion de France 2016)

Le senti­ment de soli­tude est parti­cu­liè­re­ment ressenti par les femmes, les jeunes ainsi que les personnes âgées de plus de 75 ans et les personnes en situa­tion de préca­rité. Ici encore, ces profils sont simi­laires à ceux des personnes accom­pa­gnées par la SSVP. Le senti­ment de soli­tude peut induire diffé­rents maux :

  • Un repli sur soi ;
  • Un mal-être ;
  • Des pensées sombres voire suici­daires.

Les plus isolés ont souvent de la diffi­culté à solli­ci­ter un soutien. Ils sont en outre souvent confi­nés derrière des portes, des digi­codes, isolés dans les campagnes à l’abri de tout regard. Aller à leur rencontre est un véri­table défi pour nos béné­voles qui se tournent donc vers celles et ceux qui, par leur rôle, leur posi­tion sociale ou leur voca­tion reli­gieuse, peuvent les guider vers les femmes et les hommes isolés qui n’osent pas deman­der de l’aide (le curé, le travailleur social, le phar­ma­cien, le commerçant de proxi­mi­té…)

 

Les solu­tions pour vaincre la soli­tude

L’IN­SEE a constaté une corré­la­tion entre l’émer­gence de la soli­tude et l’ab­sence de vie asso­cia­tive.

Cette obser­va­tion nous permet de penser que si les personnes n’ar­rivent pas à aller vers les asso­cia­tions, ces dernières peuvent faire ce premier pas à leur place.

Aller vers l’autre est inhé­rent aux actions de la SSVP. Les visites à domi­cile en sont la preuve : les béné­voles se rendent chez les personnes qui souffrent de soli­tude pour les écou­ter, leur propo­ser un soutien moral et maté­riel quand elles en ont besoin, les invi­ter à des sorties, des rencontres frater­nel­les… grâce auxquelles elles pour­ront tisser de nouveaux liens.

Pour vaincre la soli­tude, la SSVP met en place de nombreuses actions :

 

Les accueils de jour

Les accueils de jour et d’écoute sont ouverts à tous. Ils permettent de venir échan­ger avec des béné­voles, sans juge­ment et en toute bien­veillance. Les personnes dému­nies peuvent y parta­ger un repas avec l’équipe en charge de l’ac­cueil, accé­der à des services d’hy­giène : douches, machines à laver, etc…, être conseillées et orien­tées en fonc­tion de leur situa­tion.

 

Les ateliers et cours

Pour rassem­bler, rien de tel que les ateliers créa­tifs. À la SSVP, les idées ne manquent pas : cours de théâtre, ateliers d’écri­ture ou de poésie, chorale, instants beauté, sport soli­daire ou encore cours de cuisine, tout est mis en œuvre pour resser­rer les liens avec les personnes isolées.

 

Les repas parta­gés

Repas, goûters, après-midi récréa­tives, jeux, chants, danses… Les béné­voles de la SSVP orga­nisent de nombreux moments de partage auxquels ils convient régu­liè­re­ment les plus isolés. Membres de la SSVP et personnes accom­pa­gnées préparent par exemple ensemble le repas qu’ils parta­ge­ront ensuite, dans une atmo­sphère joyeuse et déten­due, un peu comme au sein d’une famille.

Pendant les fêtes de fin d’an­née, les Confé­rences orga­nisent des réveillons, des arbres de Noël avec distri­bu­tion de cadeaux pour les enfants… auxquels ils invitent les familles dans le besoin, les personnes âgées seules, les personnes sans-abri… Les béné­voles servent leurs invi­tés, prévoient de nombreuses anima­tions (musique, spec­tacle, karaoké, quiz…) pour que chacun se sentent tout simple­ment heureux d’être là.

 

Les séjours et vacances pour tous

Durant l’an­née, les confé­rences de la SSVP proposent des séjours de vacances et des jour­nées de loisir aux personnes et familles isolées. Des sorties à la campagne ou dans des zones touris­tiques sont mises en place. L’objec­tif étant de vivre un moment ensemble et de repar­tir avec des souve­nirs plein les yeux. Les personnes en situa­tion d’iso­le­ment rela­tion­nel se trouvent ainsi peu à peu une place dans un groupe et prennent part aux projets de sorties.

 

L’aide au retour à l’em­ploi

Parce qu’une grande partie des personnes isolées sont dans une situa­tion profes­sion­nelle précaire, la SSVP a décidé de propo­ser un accom­pa­gne­ment dirigé vers l’em­ploi. Le but de ce dispo­si­tif est de faci­li­ter la réin­ser­tion profes­sion­nelle. Sous la forme de rencontres, les béné­voles conseillent les personnes isolées, au chômage, ayant des diffi­cul­tés à se lancer sur le marché du travail…

Les solu­tions propo­sées réunissent diverses compo­santes essen­tielles :

  • Une écoute atten­tive ;
  • Le non-juge­ment ;
  • La bien­veillance ;
  • Un groupe de personnes, inter­gé­né­ra­tion­nel, aux situa­tions variées ;
  • Des acti­vi­tés choi­sies en fonc­tion des appé­tences de chacun ;
  • Des aides variées : maté­riel, héber­ge­ment, santé, admi­nis­tra­tion, etc.

 

Défi­ni­tion de la soli­tude

Qu’est-ce que la soli­tude ? Le Larousse la défi­nit ainsi : “état de quelqu’un qui est seul momen­ta­né­ment ou habi­tuel­le­ment”.

Pour le pape François, la soli­tude est aussi « l’une des mala­dies les plus répan­dues en Europe ».

Nous assis­tons en effet depuis de nombreuses années à une augmen­ta­tion des situa­tions d’iso­le­ment, comme en témoignent régu­liè­re­ment les béné­voles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul qui vont à la rencontre des personnes âgées qui n’ont plus aucun contact avec les autres, des familles pauvres très isolées, des personnes qui, dans la rue, se sentent oubliées de tous.

Au fur et à mesure de leurs visites, des liens de confiance se créent, permet­tant de nouer une rela­tion d’ami­tié durable, pour réin­té­grer les personnes seules dans une commu­nauté frater­nelle.

 

Glos­saire

  • Qu’est-ce que la soli­tude ?

La soli­tude est l’état de quelqu’un qui est seul momen­ta­né­ment ou habi­tuel­le­ment. Elle peut être vécue ou ressen­tie. La soli­tude est une consé­quence de l’iso­le­ment social.

  • Quelles sont les grandes causes de la soli­tude ?

La situa­tion socio-profes­sion­nelle et le manque d’au­to­no­mie sont les prin­ci­paux facteurs de la soli­tude. La vieillesse, le handi­cap, le chômage et les bas reve­nus sont des causes de la soli­tude.

  • Comment la SSVP lutte contre la soli­tude ?

La SSVP lutte contre la soli­tude en allant vers l’autre. Les visites à domi­cile et les nombreuses acti­vi­tés propo­sées permettent aux personnes de se rencon­trer et de sortir de leur isole­ment.

  • Comment nous aider ?

Vous souhai­tez aider la SSVP dans la lutte contre la soli­tude ? Vous pouvez rejoindre nos béné­voles, soute­nir par la prière, trans­mettre votre patri­moine par testa­ment ou faire un don.