2.1 L’amour en union avec le Christ

Les Vincen­tiens, convain­cus de la vérité de ce qui a été annoncé par l’Apôtre saint Paul, dési­rent imiter le Christ. Ils espèrent qu’un jour ce ne soit plus eux qui aiment, mais le Christ qui aime à travers eux – (« je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Car ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu » – Galates 2,20) – et que dès main­te­nant, dans l’at­ten­tion qu’ils portent aux pauvres, ceux-ci puissent entre­voir une lueur de l’Amour infini de Dieu à l’égard des hommes.

2.2 Chemi­nons ensemble vers la sanc­ti­fi­ca­tion

Les Vincen­tiens sont appe­lés à chemi­ner ensemble vers la sain­teté, parce que la vraie sain­teté est l’as­pi­ra­tion à l’union en amour avec le Christ, ce qui repré­sente l’es­sence de leur voca­tion et la source de leur inspi­ra­tion. Ils aspirent à brûler dans l’amour de Dieu comme l’en­sei­gna Jésus-Christ, et à appro­fon­dir leur propre foi et leur fidé­lité. Les Vincen­tiens sont conscients de leurs propres faiblesses et de leur vulné­ra­bi­lité, comme de la néces­sité de la grâce de Dieu. Ils recherchent Sa gloire et non la leur. Leur idéal est d’ai­der à soula­ger la souf­france seule­ment par amour, sans penser à aucune récom­pense ni à aucun avan­tage pour eux-mêmes.
Ils se rapprochent de Dieu, en Le servant à travers le pauvre et à travers eux-mêmes. Ils gran­dissent se rappro­chant encore plus de la perfec­tion dans l’amour, en expri­mant un amour compa­tis­sant et tendre envers le pauvre, et les uns envers les autres.

C’est pourquoi leur chemin vers la sain­teté se fait prin­ci­pa­le­ment :

  • En rendant visite et en se dévouant person­nel­le­ment aux pauvres, dont la foi et le courage apprennent aux  Vincen­tiens comment vivre. Les Vincen­tiens assument les besoins des pauvres comme les leurs.
  • En parti­ci­pant aux réunions des Confé­rences ou des Conseils, où la spiri­tua­lité parta­gée et frater­nelle doit être source d’ins­pi­ra­tion.
  • En encou­ra­geant la vie de prière et de réflexion, indi­vi­duelle et commu­nau­taire, qu’ils partagent avec leurs confrères. Réflé­chir sur leurs expé­riences vincen­tiennes vécues au contact de ceux qui souffrent leur apporte un enri­chis­se­ment spiri­tuel, une meilleure connais­sance d’eux-mêmes et des autres, en mettant en exergue l’idée de la bonté de Dieu.
  • En trans­for­mant leur préoc­cu­pa­tion en action et leur compas­sion en amour pratique et effec­tif. Le chemin qu’ils font ensemble vers la sain­teté portera d’au­tant plus ses fruits, si la vie intime des membres se vit dans la prière, dans la médi­ta­tion des Saintes Écri­tures et d’autres textes enri­chis­sants, dans la pratique de l’Eu­cha­ris­tie, dans la dévo­tion à la Vierge Marie sous la protec­tion de Laquelle les Vincen­tiens sont depuis nos origines, et dans la connais­sance et le respect de l’en­sei­gne­ment de l’Église.

Le Seigneur avait faim, il avait soif, il était assoiffé, malade, étranger et en prison, et il a été secouru par certains, mais pas par d’autres. Cette vraie rencontre avec le Christ est source de salut, un salut qui doit être annoncé et apporté à tous.

Pape François, 14 janvier 2018, Basilique Vaticane

2.3 La prière en union avec le Christ

Au sein de toutes les Confé­rences du monde et dans leur vie person­nelle, les Vincen­tiens élèvent leurs prières à Dieu, en souhai­tant s’unir à la prière du Christ et de l’Église pour leurs confrères et pour les pauvres qui sont leurs « maîtres » et dont ils dési­rent parta­ger la souf­france.

Nous ne pouvons pas devenir des chrétiens amidonnés qui parlent de théologie en prenant tranquillement leur thé. Nous devons aller chercher ceux qui sont la chair du Christ, à savoir les pauvres

Pape François, 18 mai 2013, veillée de prière avec les mouvements ecclésiaux.

2.4 La spiri­tua­lité du bien­heu­reux Frédé­ric Ozanam

La spiri­tua­lité d’un des fonda­teurs de notre Société, le bien­heu­reux Frédé­ric Ozanam, inspire profon­dé­ment les Vincen­tiens.

  • Il milita pour le renou­veau de la foi univer­selle en Jésus-Christ, et il œuvra en harmo­nie avec l’élan civi­li­sa­teur émanant des ensei­gne­ments de l’Église à travers les temps ;
  • Il rêva d’éta­blir un réseau de charité et de justice sociale qui enser­re­rait le monde entier;
  • Il s’est lui-même sanc­ti­fié, comme laïc, en vivant plei­ne­ment l’Évan­gile dans tous les aspects de sa vie, notam­ment dans son combat pour la vérité, la démo­cra­tie et l’édu­ca­tion.

Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ». Ceux qui, quotidiennement, patiemment, cherchent à semer la paix, sont des artisans de paix, de réconciliation. Ils sont heureux, parce qu’ils sont les vrais enfants de notre Père du Ciel, qui sème toujours et uniquement la paix.

Pape François, 1er novembre 2015, Cimetière du Verano à Rome

2.5 Spiri­tua­lité de saint Vincent

La Société étant placée par les fonda­teurs sous le patro­nage de saint Vincent de Paul, ses membres suivent son exemple et s’ins­pirent de sa spiri­tua­lité, qui façonne leur pensée, leur ligne de conduite et leur manière de s’adres­ser aux autres. Les éléments clés de la spiri­tua­lité de saint Vincent sont, pour les Vincen­tiens :

  • Aimer Dieu, notre Père, à la sueur de notre front et à la force de nos bras.
  • Voir le Christ dans les pauvres et les pauvres dans le Christ.
  • Parta­ger l’amour « affec­tif » et « libé­ra­teur » du Christ, l’Évan­gé­li­sa­teur et le Servi­teur des pauvres
  • Être récep­tif à l’ins­pi­ra­tion de l’Es­prit Saint.

 

N’ayons pas peur des engagements définitifs, des engagements qui impliquent et concernent toute la vie.

Pape François, 4 mai 2013, prière du chapelet, Basilique Sainte-Marie-Majeure

2.5.1 Vertus essen­tielles

Le Vincen­tien cherche à imiter saint Vincent dans les cinq vertus qui sont l’es­sence d’un authen­tique amour et du respect envers les plus défa­vo­ri­sés :

La simpli­cité – fran­chise, inté­grité, sincé­rité.
L’hu­mi­lité – accep­ta­tion de la vérité, tant en ce qui concerne leurs faiblesses que leurs dons, leurs talents et leur charisme, sachant que c’est Dieu seul qui leur a tout donné pour le béné­fice des autres et que, sans Sa Grâce, ils ne peuvent rien réali­ser de valable ni de durable.
La douceur – constante amabi­lité et inlas­sable bien­veillance, qui incluent égale­ment la patience dans les rela­tions avec autrui.
Le désin­té­res­se­ment – renon­ce­ment de soi-même. Par une vie de sacri­fice, les membres offrent leur temps, leurs biens, leurs dons et leur personne, dans un esprit de géné­ro­sité.
Le zèle – passion pour le plein épanouis­se­ment des hommes et pour l’ac­com­plis­se­ment de leur bonheur éter­nel.

2.6 Une voca­tion pour chaque moment de notre vie

La voca­tion vincen­tienne touche tous les aspects de la vie quoti­dienne des membres, les rendant plus atten­tifs et plus sensibles dans leur cadre fami­lial, profes­sion­nel et social. Les Vincen­tiens sont dispo­nibles pour les acti­vi­tés au sein des Confé­rences, après avoir rempli leurs devoirs profes­sion­nels et fami­liaux.